Un titre de recueil ténébreux La mort à distance qui ne doit pas faire fuir, il revêt une allure testamentaire, de par son contexte,composé en cinq parties, il promène le lecteur de vers minimalistes de type « haikus » en récits de vers, moments de prose et de musicalité qui personnellement me touche, quelques extraits :
« L’espace
était pour eux tous, les hommes,
les oiseaux, les étoiles,
ici, l’air devenait irrespirable » P 15
« Je mettais le temps du verbe
au passé
ma phrase perdait un peu
de son assurance »
« Un arbre
n’est jamais plus vrai
que dans le rêve de ce jardin fou
qu’on invente »P 31
« Tout avait commencé
par un balbutiement de syllabes
puis
le mot tout entier, la phrase
comme un cantique
je me souviens »P 41
« Avec le poids,jour
après jour,de cette pierre infinitésimale
au ventre
ce grain de sable
immense
dans la pensée » P 48
« Peut-être que la couleur
a déserté les arbres
peut-être que la douleur
est un paysage
illisible
peut-être qu’il n’y a plus
personne
dans le jardin »P 56
« J’invente
je ne sais quoi
je suis heureux, j’avance
comme dans un rêve et je sais qu’il s’agit toujours
du même rêve et je l’écris »P 136
« Les souvenirs n’ont pas d’espace à eux, ni de remparts qui les défenden tet quand on les a retenus trop longtemps quelqu’un, au-dedans de nous, s’impatiente et les chass emais l’autre, celui qui ne veut pas mourir, s’attache alors à retrouver ne serait-ce qu’une odeur, un bruissement de bruyère
un semblant de bonheur
entre les doigts » P 144
Ce qui beau avec la poésie c’est comment elle peut d’un rien… émouvoir, toucher, vous la trouvez « belle » juste »…vous restez fasciné… comme devant une oeuvre d’art sans pouvoir toujours vous l’expliquer, un pieux mélange de magie et de pouvoir évocateur.
Vous avez envie de commenter? Lancez-vous...