Première avec cet auteur,
j’ai apprécié son joli style teinté de lyrisme qui tranche avec certains passages du roman.
Mise en abyme en introduction,
c’est un roman, c’est une fiction ? Une quête?
4 ème : » À l’origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l’écrivain, l’entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt… »
Une lettre reçue…prétexte à digresser sur les rapports entre littérature et écriture, de jolis passages assurément,
« A mesure que le roman progresse, les personnages donnés d’emblée pour fictionnels peuvent offrir le sentiment de devenir effroyablement véridiques, tandis que les contours a priori documentaires de l’écrivain, finissent par s’estomper dans les brumes d’un récit féerique, comme s’il s’affranchissait de tout réalisme.Suis-je un rêve? De quel autre personnage chaque personnage de ce roman est-il le songe, l’hypothèse cauchemardesque, l’espoir, l’intime frayeur? P.15
La pseudo correspondance tisse le fil narratif, Bénédicte devient l’héroïne de son histoire, dont on scrute attentivement l’écorce annonciatrice de fêlures intérieures et de cicatrices.
« Je préfère le profond, (…) ce en quoi il est envisageable de s’engloutir, de se dissimuler : l’amour et les forêts, la nuit, l’automne, exactement comme vous. »
Des noeuds dans le bois, des bois remarquables, une certaine majestuosité,
« C’était un peu comme une forêt profonde et angoissante, constituée par les phrases « à coeur découvert,
des stries, des peluches, autant de flèches de face,
« Rétention de désirs, de pulsions, de gaieté, de rêves, d’espérance, d’exigences, d’ambition, de tendresse, de colère, de révolte. Les conséquences de cette posture de renoncement avaient été comparables en définitive à une insidieuse accumulation d’explosifs, c’est ce qu’elle avait découvert ce soir-là quand la présence de toute cette dynamite entreposée par son abnégation dans un recoin obscur de son cerveau avait encore amplifié la violence du souffle. »
cf : Vocabulaire et lexique du bois…
des élongations.
A bien observer..les nuances y sont..le vert…vert sapin, mousse, olive, tilleul, pin, émeraude…y’aurait-il un vert forêt..
Prémonitoire ..les signes..quand on y pense…
« Le gui, il tue les arbres ?
– Bien sûr !
– ah bon ? Mais je ne savais pas ! Quelle triste nouvelle !
– Pourquoi ça ?
– parce que j’adore les boules de gui. Les arbres quiont des boules de gui […] , on les croirait ajoutés aux paysages de la main même d’un peintre. Par Léonard de Vinci.
– C’est très joli ce que tu dis.
– C’est ce que je vois.
– Et bien ce sont des parasites.
– Qui l’eût cru ?
– Tout le monde sait ça, Bénédicte !
– Sauf ceux qui préfèrent croire aux illusions. Qui aiment ce que les images leur racontent, même si elles sont piégées. j’ai dû le savoir mais je l’ai êjecté de ma mémoire pour pouvoir continuer à préférer les arbres qui ont des boules de gui, à ceux qui n’en ont pas. Pourtant, je suis une fille de la campagne.
– dis-toi que les arbres qui ont des boules de gui sont en train de mourir. »
Une fin inattendue..366 pages, et un dernier chapitre salvateur….M.G.