
est un court roman des éditions Actes sud junior,
abordable pour un public adolescent et qui trouvera sans doute un échos,
j’entends une certaine justesse dans le récit, outre le fait qu’il pourrait convenir dans le cadre d’un travail en lettres et interdisciplinarité.
Il aborde les difficultés des adolescents, les relations amoureuses et le positionnement, le besoin d’appartenir à un groupe pour s’émanciper, le relationnel filles-garçons avec une certaine crédibilité et du réalisme.
Les premières lignes :
« .En m’embrassant, il a raté ma joue. Enfin, c’est ce que j’ai pensé quand j’ai senti ses lèvres effleurer les miennes très vite. C’est quand j’ai croisé son regard que j’ai su que Sofiane l’avait fait exprès. Et puis il a filé vers le bus. Je n’avais rien vu venir! Depuis quand est-ce qu’il se fait un film dans sa tête? On dirait que les ennuis commencent ! »
Laura semblait avoir trouve sa place dans le groupe des garçons, mais voilà les relations évoluent, et Sofiane semble vouloir se rapprocher. S’ensuit alors le malaise, car enfin comment retrouver le groupe d’avant?
Un moment de bascule :
« Alors c’est possible. Perdre ses amis en une seconde et demie et se retrouver le bolos de la classe ! »p19:
Le chamboulement et l’ostracisme du groupe, de la classe,
avant de retrouver ses marques,
car enfin tout prend proportion à cet âge, et c’est bien normal.
La Chute.
Elève épanouie,
dégringolade progressive, appréhensions et peurs .
Laura résiste, combattive, mais elle surprend les regards inquisiteurs, les expressions et sourires déplacés, tout semble s’accumuler, les esquives, l’envie de fuite.
Puis,
viennent les rumeurs, la photo et les réseaux sociaux avec l’insulte qui la poursuit jusque sur un site porno.
« Le pire, c’est que je les comprends ! A force d’être salie, je me sens sale. Je suis rentrée dans le rôle, je m’habitue. Quelle raison ils auraient de prendre ma défense, de venir vers mois, puisque même à mes yeux, je ne les vaux pas ? C’est pour ça que je ne vois pas d’issue. Je me dis que quelque part, j’ai dû chercher ce qui m’arrive. Le pire c’est que Laura n’a rien vu venir elle ne comprend pas «
« Qu’est-ce que je vais faire, bordel ? Même si je changeais de lycée, ou de pays, il y aura toujours quelqu’un pour trouver ça sur le net ! (p.68).. »
ce qui a pu se produire, elle est visée tout simplement. Est-ce que le fait de na pas avoir répondu favorablement à Sofiane est à l’origine de tout ce déferlement de haine ?
Laura se retrouve dans un mécanisme aux effets pervers, jusqu’à ce qu’elle finisse par comprendre, pour avancer et sortir de ce noeud, l’incompréhension, le manque de clarté, un regard obturé qui ne prend pas en compte la situation, parce qu’il en faut du recul, de la distance .Encore faut-il avoir connaissance de la complexité du problème.
« Le directeur m’a posé plein de questions, de plus en plus précises (…) Je m’aperçois que mon histoire est peut-être banale, qu’elle doit être décrite dans les livres ou des manuels. Peut-être, alors, que des solutions existent aussi? »
J’ai apprécié dans le roman le traitement fait du harcèlement et sa continuité en cyber, Laura nous fait vivre son expérience, immersion totale du lecteur et rôle et impact de la réputation et du respect, principe sacrilège de l’adolescent. L ‘auteur a su évoqué avec intelligence et discernement le phénomène de la réputation en ne simplifiant pas outre mesure le relationnel.
M.G