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Journal de bord des lectures, critiques et moments d'écritures

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Neige../Poésie/ morceaux choisis.

Paul Gauguin, Paysage d’hiver effet de neige

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Titre : La neige à travers la brume

Poète : Paul Verlaine (1844-1896)

Recueil : Bonheur (1891).

La neige à travers la brume
Tombe et tapisse sans bruit
Le chemin creux qui conduit
A l’église où l’on allume
Pour la messe de minuit.

Londres sombre flambe et fume ;
La chère qui s’y cuit
Et la boisson qui s’ensuit !
C’est Christmas et sa coutume
De minuit jusqu’à minuit.

Sur la plume et le bitume,
Paris bruit et jouit.
Ripaille et Plaisant déduit
Sur le bitume et la plume
S’exaspèrent dès minuit.

Le malade en l’amertume
De l’hospice où le poursuit
Un espoir toujours détruit
S’épouvante et se consume
Dans le noir d’un long minuit…

La cloche au son clair d’enclume
Dans la cour fine qui luit,
Loin du péché qui nous nuit,
Nous appelle en grand costume
A la messe de minuit.

Paul Verlaine.

 

Titre : La tache blanche

Poète : Maurice Rollinat (1846-1903)

Recueil : Paysages et paysans (1899).

Dure au mordant soleil, longtemps épanouie 
Aux grands effluves lourds et tièdes du vent plat, 
La neige, ayant enfin fléchi, perdu l’éclat, 
Venait de consommer sa fonte sous la pluie.

L’espace détendu ! le bruit désemmuré ! 
Et les cieux bleus, enfin ! pour mes regards moroses, 
Avides de revoir le vieil aspect des choses, 
Tout surgissait nouveau du sol désengouffré.

Soudain, au creux d’un ravin noir, 
Un soupçon de neige fit voir 
Sa tache pâle, si peureuse

Que je me figurai, songeur, 
Un dernier frisson de blancheur 
Au fond d’une âme ténébreuse !

Titre : Le premier givre

Poète : Arsène Houssaye (1815-1896)

Recueil : La poésie dans les bois (1845).

L’hiver est sorti de sa tombe, 
Son linceul blanchit le vallon ; 
Le dernier feuillage qui tombe 
Est balayé par l’aquilon.

Nichés dans le tronc d’un vieux saule, 
Les hiboux aiguisent leur bec ; 
Le bûcheron sur son épaule 
Emporte un fagot de bois sec.

La linotte a fui l’aubépine, 
Le merle n’a plus un rameau ; 
Le moineau va crier famine 
Devant les vitres du hameau.

Le givre que sème la bise 
Argente les bords du chemin ; 
À l’horizon la nue est grise : 
C’est de la neige pour demain.

Une femme de triste mine 
S’agenouille seule au lavoir ; 
Un troupeau frileux s’achemine 
En ruminant vers l’abreuvoir.

Dans cette agreste solitude, 
La mère, agitant son fuseau, 
Regarde avec inquiétude 
L’enfant qui dort dans le berceau.

Par ses croassements funèbres 
Le corbeau vient semer l’effroi, 
Le temps passe dans les ténèbres, 
Le pauvre a faim, le pauvre a froid 

Et la bise, encor plus amère, 
Souffle la mort. — Faut-il mourir ? 
La nature, en son sein de mère, 
N’a plus de lait pour le nourrir.

 

Arsène Houssaye.

M.G

 

« Etre pointilleux. »…/ Esthétique./1.

Traitons donc d’un point:

je compte mettre

« Mettre les Points sur les i, »

Image associée

« Le château des Papes », Avignon » Paul Signac, 1900.

 

« Le point..du jour »…

 

Image associée« Flood-at-the-Pont-Royal-Paris-« 1926., Paul Signac.

S’orienter, se répérer,  faire un point sur les points cardinaux

 

Résultat de recherche d'images pour "seurat pointillisme"« La grande Jatte », Seurat, 1884/86.

« Points d’impact »…pour réaliser de jolies toiles, alternés points de lumière et points obscurs, je pense que l’on s’accorder sur ce point…

Point final.

M.G

 

 

 

 

Quand Bussy rencontre Monet, les nymphéas ? noirs?

Un documentaire vient de passer sur Monet  (sur la 5) et ses nymphéas et je comprends bien cette idée de lumière qu’il cherchait à apprivoiser alors qu’elle s’échappait sans cesse dans le renouvellement des jours et des saisons, quitte à en faire une obsession.

Résultat de recherche d'images pour "nympheas monet"

« Ah, messieurs, je ne reçois pas quand je travaille, non, je ne reçois pas. Quand je travaille, si je suis interrompu, ça me coupe bras et jambes, je suis perdu. Vous comprenez facilement, je cours après une tranche de couleur. »
Monet à Georges Bernheim et René Gimpel

« Tandis que vous cherchez philosophiquement le monde en soi, j’exerce simplement mon effort sur un maximum d’apparences, en étroites corrélations avec des réalités inconnues. »
Monet

« L’aspect général du jardin, surtout le petit pont vert, lui a fait donner dans le pays le nom de « jardin japonais ». M. Hayashi, commissaire du Japon à l’exposition de 1900, fut, lui aussi, frappé de cette ressemblance, que Monet déclare n’avoir point cherchée. Son amour du Japon est pourtant profond. »
Maurice Kahn

cf :fondation Monet

Le Bassin aux nymphéas,1899.

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Nymphéas nuages, Monet

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Nymphéas, 1905, Monet.

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C’est donc tout naturellement que Bussi a rejoint Blondel dans mon panier, ce sera ma dernière lecture avant la rentrée…j’utilise le futur, mais je viens ….de l’achever pour tout dire et là j’avoue, suis …sans voix…même un peu sonnée et c’est plutôt rare…Cette  première rencontre avec ce Normand sera mémorable, d’une part par le contexte, le hasard a voulu que je tombe sur ce fameux documentaire, que je me décides à faire une halte à Cultura , et que je le choisisse…On m’avait suggéré son nom et ses titres par un portrait élogieux  mais, initialement, je n’avais pas prémédité mes choix, j’ai commencé par les sorties et rentrées littéraires, puis j’ai été 2/ 3 fois au rayon littérature, puis science-fiction, politique, BD, avant de revenir en littérature..Bussi était en bas du rayonnage, la faute à son « B » et à l’alphabet, et ce titre n’était pas de ceux qui étaient mis en avant, après une petite fouille, c’est le titre qui m’a tenté, je me suis dit « tiens je viens de voir Monet et ses Nymphéas » et là « Nymphéas »  et je me souvenais de la citation de Clémenceau que Bussi redonne…

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Lotus version kirigami (art du découpage/Japon)

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Version origami (art du pliage/Chine)

 

Alors  petite sélection, le temps que je retrouve les mots et le souffle:

p.134″ qui aurait pu croire que je deviendrais cela : une mégère qui passe sa vie derrière des carreaux gris, espionnant les voisines, les inconnus, les touristes? La concierge du village.Un hérisson, sans l’élégance. »

P.282 « Si j’osais, je dirais que ce n’est pas la rivière qu’il a choisi de draguer en premier.Mais bon, vous comprenez, quand on est qu’une vieille sorcière qui ne parle plus à personne, se raconter des calembours à soi-même, ça n’a pas grand sens »

p370 « Cela devient une obsession, ton histoire de môme.Tu as de la suite dans les idées, Sylvio »

p373 « Je vous parle du Baiser de Steinlen.C’est un simple croquis au fusain, juste quelques traits(…)Il la veut.Elle chavire, incapable de lui résister.Les amants sont indifférents aux ombres décuplées en arrière-plan, comme autant de menaces.C’est le plus beau dessin de Steinlen.Croyez-moi. C’est le véritable chef-d’oeuvre du musée de Vernon »

Le Baiser,de Steinlen.

On voit que Bussy s’est beaucoup documenté et on est littéralement transporté chez les impressionnistes, on pense et on devient Givernois, …Et Aragon, donné comme indice dans l’enquête,…Aurélien….et sa Bérénice…comme livre de chevet de Stéphanie, la mystérieuse et ravissante institutrice, la femme aux yeux mauve , et la litanie….. obsédante:

« Le crime de rêver je consens qu’on l’instaure

Si je rêve c’est bien de ce qu’on m’interdit

Je plaiderai coupable Il me plaît d’avoir tort

Aux yeux de la raison le rêve est un bandit »

Il s’agit d’un polar, noir donc, avec un meurtre à élucider, celui d’un chirurgien- ophtalmologue fin collectionneur de Monet (drôle quand on pense à la cataracte dont a souffert Monet!) qui se déroule à Giverny,  véritable village sanctuaire-musée  de Monet. Le lecteur est guidé par la vieille sorcière du moulin, qui espionne les Givernois en toute discrétion,invisible, mais semble en savoir beaucoup sur le meurtre et ceux à venir…

Les apparences sont entretenues par la complexité du schéma narratif, emprunts au conte, les temps du récit qui s’entremêlent, la  découverte des « caractères » des personnages et l’enquête policière qui piétine.

Giverny pose, c’est la toile de fond, qui peu à peu se colore, avec les enfants comme du temps de Monet, tout n’est pas figé mais reste les bords, on ne sort pas du cadre…reste juste quelques plis à prendre…J’adhère totalement au choix de Bussi pour la couverture, c’est plus qu’ingénieux : le fond noir qui appelle le titre Nymphéas noirs, rappelle les fondus au noir/blanc et effets de lumière en peinture, illusions et apparences, rend hommage à Monet et à son obsession pour capter la lumière ) et à la citation de son ami Clémenceau qui s’insurge à l’enterrement de Monet :

 » Non! Non! Pas de noir pour Monet, voyons! Le noir n’est pas une couleur! »; 

sans oublier le célèbre pont japonais de Monet et ses « nénuphars/nympheas/nymphée » d’Aragon,

au nombre de trois (nymphéas) et de couleur distinctes mais loin d’être anodines : blanc (jeunesse/naiveté,innocence, candeur), rose (émotions) mauve (couleur que l’on retrouve beaucoup chez Monet, couleur de ses yeux à Elle ) car p 13, 1ère ligne

« Trois femmes vivaient dans un village, la première….la deuxième….et la troisième… »qui rappelle les trois âges de maturité et le fil qui les relie comme les Parques!!! 

Juste une tâche…rouge… comme le sang………

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