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Lectures indélébiles Ecritures vagabondes

Journal de bord des lectures, critiques et moments d'écritures

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théâtre

Ambiance balkanique.. 1/2

Participe cette année à un comité de lecture avec un théâtre, dix pièces, quatre à selectionner.. Sur la région.. Luxembourg aussi participait.. Intéressant, les textes élus ont été en partie mis en voix experience nouvelle pour ma part le 7 décembre, nous étions sur la scène, pour textes sans frontières, accompagné d’un brunch dédié, une belle soirée.

M. G

Article mis en avant

Electre, de Sylvie Gérite, illustrée par Daniele Catalli.

Reçu dans le cadre de la dernière masse critique littérature jeunesse,

je remercie Babélio, et les éditions amaterra,

Electre - Justicière par Gerinte
48 pages joliment illustrées,

«  Près de la porte du palais, une troupe de femmes horribles s’est massée en murmurant. Leurs cheveux sont entremêlés de serpents, leur dos voûté porte deux ailes noirâtres et leurs griffes sont armées de fouets.  »

des tons chauds, vifs, agréables,

graphisme assumé par des lignes fortes, de l’orangé, du noir essentiellement et une belle entrée en matière pour ce grand classique .

« Electre revoit en pensée le visage trop lisse de sa mère, Clytemnestre, près du corps inanimé, et l’air satisfait d’Egisthe, le fourbe, le lâche cousin d’Agamemnon qui occupe désormais le trône.p.7″.
Une collection qui veut initier aux « grands personnages à hauteur d’enfant » et qui y réussit, sans conteste, cette version s’attache à Electre » justicière », Electre la vengeresse qui s’oppose à Clytemnestre ,simplifiée certes, mais l’on retrouve les traits de tragédie, les personnages Iphigénie, Oreste,

l’idée d’une malédiction, l’honneur,  les références mythologiques comme le sanctuaire de Delphes, et est abordable.

Le chapitre 1 commence par un portrait d’Electre et la tragédie est amorcée par le rappel des faits,

p.28 la mort étrange, brutale d’Agamemnon, la tristesse et le travail du deuil relayée ensuite par les intuitions données par les songes d’Electre renforcée par la tonalité élégiaque « ô le plus doux des jours!ô mon frère bien aimé ! ». Le dernier chapitre (8) s’achève sur la justice rendue aux dieux et aux offensés et au retour à la paix de la Cité.

J’ai apprécié p.48, in fine les références aux grands auteur à Eschyle, Sophocle, Euripide et évidemment Giraudoux, donc une belle découverte qui peut laisser une entrée sur la tragédie.

M.G

Antigone, Sophocle/théâtre/5/5.

Dernière représentation cette année,

après le 4 ème mur et l’évocation d’Antigone version Anouilh,

j’enchaîne avec celle de Sophocle, comme un cycle..

un goût..certain… pour le tragique, enfin n’est-ce pas ce que l’on peut attendre du théâtre, un retour aux sources?

« ANTIGONE. –

Fais ce que tu veux, mais moi, je l’ensevelirai, et il me sera beau de mourir pour cela. Ayant commis un crime pieux, chère je me coucherai auprès de qui m’est cher ; car j’aurai plus longtemps à plaire à ceux qui sont sous terre qu’à ceux qui sont ici. »

Traduction et adaptation Philippe Demain

avec Delphine Bechetoille, Christine Berg, Valentin Boraud, Jean-Michel Guérin, Camille Plocki, Stephan Ramirez, Gisèle Torterolo, Jean-Louis Wacquiez

mise en scène Christine Berg

dramaturgie Philippe Demain

scénographie i&mt lumières Jean-Gabriel Valot

costumes Françoise Kepler

régie plateau Morgane Barbry et Baptiste Nicoli

construction du décor Florent Gallier

administration Fabienne Christophle/G.E.F.

Coproduction ici et maintenant théâtre/Grand Théâtre de Calais/Espace Jean Vilar de Revin.

La cie Ici et maintenant théâtre est conventionnée avec le Conseil Régional Grand Est et la Ville de Châlons-en-Champagne. Projet soutenu par le Conseil Départemental de la Marne et la DRAC Grand Est (Aide à la production).

Avec la participation du Jeune théâtre national.

« KRÉÔN.

Et ainsi, tu as osé violer ces lois ?

ANTIGONÈ.

C’est que Zeus ne les a point faites, ni la Justice qui siège auprès des dieux souterrains. Et je n’ai pas cru que tes édits pussent l’emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n’es qu’un mortel. Ce n’est point d’aujourd’hui, ni d’hier, qu’elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes, et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées. Je n’ai pas dû, par crainte des ordres d’un seul homme, mériter d’être châtiée par les dieux. […

Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé. »

Une jolie mise en scène,

toute en modernité, il faut bien l’avouer, Antigone dépoussiérée n’a rien perdu de son charme,

effrontée comme toujours,

au coeur de conflits et d’un véritable destin individuel dépassant très largement la polis grecque, un moment de révolte bien servi par le jeu des comédiens.

MG

 

 

 

 

Pour aller plus loin, le lien vers le dossier de presse : http://www.theatredelamadeleine.com/images/programme/annee-2017-2018/antigone/antigone-ici-et-maintenant-theatre-presse.pdf.pdf

Le 4ème mur, Sorj CHALANDON/théâtre/4.

Dernier spectacle vu, 29 mars,

Adapté du roman de SORJ CHALANDON,

Création 2016

Sur une idée originale de Thierry Auzer et Luca Franceschi

direction artistique Thierry Auzer

adaptation et mise en scène Luca Franceschi

composition musicale Nicolas « TIKO » Giemza

chorégraphie Fanny Riou

avec Samuel Camus, Mathilde Dutreuil, Salla Lintonen, Yannick « YAO » Louis, Nicolas Moisy, Alexandra Nicolaïdis décors Thierry Auzer et Vincent Guillermin

création lumières Antoine Fouqueau

costumes Laurence Oudry

Production théâtre des Asphodèles.

Avec le soutien de l’ADAMI, Ville de Lyon, Région Auvergne Rhône-Alpes.

theatre-des-asphodeles-le-quatrieme-mur-theatre-de-la-madeleine
« L’idée de Samuel est belle, utopique. Monter Antigone en pleine guerre au Liban en rassemblant sur scène des comédiens issus de chaque camp belligérant, afin de « donner à des ennemis une chance de se parler », de « les réunir autour d’un projet commun ».
En adaptant le roman de Sorj Chalandon avec une mise en scène à la croisée de disciplines urbaines, la Cie des Asphodèles questionne l’utilité de l’art dans la société, avec l’énergie et l’inventivité propices à l’éclosion d’un univers poétique et sensible qui soit aussi une fenêtre ouverte sur le monde. »

Jolie représentation contemporaine, arrière fond marqué par du beatbox,

tragédies en toile de fond  et de sa mécanique impitoyable,

enfermé entre 4 murs,

(guerre, conflits et trahisons,  snipers et morts )

et espoirs,

autour d’Antigone, l’idée d’une réconciliation,

le temps d’une possible___ trêve,

bercés par les voix des comédiens, qui renforcent les tensions narratives,

entre horreurs et absurdités, jusqu’à l’aveuglement…

Quand Sorj SALANDON évoque son roman,

Pour aller plus loin accès au dossier presse http://www.theatredelamadeleine.com/images/programme/annee-2017-2018/le-quatrieme-mur/le-quatrieme-mur-cie-des-asphodeles-presse.pdf

Un spectacle d’où irradiait une violence et une puissance évocatrice certaine, qui ne peut laisser insensible et que je garderai en tête..M.G

Par coeur, Gilles KNEUSE.

Par coeur par Kneusé Je remercie une nouvelle fois Babélio dans le cadre de la dernière opération Masse critique et les éditions Maucaonduit,

en particulier pour les petites attentions, glissé dans le livre, l’article « Piccoli en scène: le dernier combat par Gilles Costaz ( web-théâtre ), et les deux marque-pages personnalisés par l’éditrice.

Par coeur,

pourrait être lu comme un aveu de faiblesse,

« _Dis-moi, je peux te poser une question?

_Oui, bien sûr.

_Tout à l’heure, quand on va jouer,si jamais tu as un trou, comment veux-tu qu’on fasse? » p.18

l’acceptation que la mémoire de l’ami, du comédien flanche, s’use, rien de plus terrible alors... »Mais il parlait aussi de sa mémoire qui s’en allait, de sa difficulté aujourd’hui à travailler, et de la douleur de ne plus pouvoir jouer » p.11

C’est le constat que fait Kneusé qui devient « souffleur » pour Piccoli monstre sacré, il raconte à la manière de fragments de mémoires,

« Mais quoi que je fasse, je garde toujours un oeil près du texte. De l’autre, je le surveille. » p.64,

d’autobiographie,

la fameuse représentation de Piccoli, dans Minelli.

Le style est feutré, intimiste, doux, à la hauteur de l’hommage rendu au grand personnage.

Ce témoignage touchant, tout en délicatesse, se compose de 25 épisodes comme autant d’instants figés, de souvenirs de coulisse de Kneusé comme « le gigot p.23 », « en scène »p.53, « taxi » p.95

« On ne sait jamais comment cela va se passer, une première.Il y a toujours une part d’inconnu. Il y a eu des répétitions, des filages, chacun a pris ses marques, ses repères. On connaît ses entrées, on connaît ses sorties. On sait ce qu’on a à faire. On sait ce qu’on a à dire.On sait ce qu’on a à faire. Et puis, on y va. Et ce soir aussi, on va y aller. »p.45

Car « on ne laisse pas Minetti en plan » p.136 ,« on ne laisse pas Minetti en plan », j’espère que vous avez bien compris », on ne laisse pas Minetti en plan »!!

cf :  Gilles Costaz  : « C’était en 2009. Michel Piccoli revenait au théâtre : il jouait Minetti de Thomas Bernhard au théâtre de la Colline, puis en tournée. Mis en scène par André Engel (qui l’avait déjà dirigé dans Le Roi Lear), entouré de Julie-Marie Parmentier, Evelyne Didi, Gilles Kneusé, Arnaud Lechien, le grand acteur fit une prestation remarquable, et cela reste, à l’heure actuelle, son dernier passage au théâtre. L’accueil fut enthousiaste, mais le bruit courut que Piccoli connaissait mal son texte, avait beaucoup lutté contre les trous de mémoire. L’un de ses partenaires, Gilles Kneusé, témoigne aujourd’hui, dans un récit où, par délicatesse, aucun nom propre n’est cité : ni celui de Piccoli, ni celui d’Engel, ni celui d’un autre participant. Seul celui de Kneusé apparaît sur la couverte : il dit je dans le texte, et il dit il quand il s’agit de Piccoli.
Kneusé est un comédien au parcours insolite. Il a d’abord été médecin et chirurgien, jusqu’au jour où, à 36 ans, il a décidé de tout arrêter pour devenir acteur. Et il ne cesse de l’être, au théâtre et au cinéma. Piccoli, de son côté, est un personnage complexe. Bien des personnes qui ont traversé sa vie se demandent encore qui il est. C’est un altruiste très fermé sur lui-même. Que Kneusé se retrouve partenaire de Piccoli dans Minetti n’était donc pas une histoire banale. Elle fut difficile. La rumeur avait raison : Michel Piccoli lutta souvent contre la perte de mémoire, les répétitions et les représentations se déroulèrent dans l’angoisse. Kneusé freina des quatre fers pour écrire et publier son livre. Il explique pourquoi il a brisé ses réticences dans un avant-propos : « J’ai longtemps hésité avant d’écrire cette histoire. D’abord pour égard pour lui, pour son goût du secret et du silence, pur sa pudeur, il me semblait plus juste et plus fidèle de ne pas en parler. Ensuite, parce que j’ai toujours pensé que tout n’a pas à être raconté. Et puis dans un livre paru récemment, il parlait de son métier d’acteur, un métier qu’il qualifiait d’extravagant, avec lequel il s’était régalé, et dont la première qualité était à ses yeux la capacité de savoir s’amuser, s’amuser à oser, en complicité avec ses partenaires… Mais il parlait aussi de sa mémoire qui s’en allait, de sa difficulté aujourd’hui à travailler, et de la douleur de ne plus pouvoir jouer. J’ai pensé que cet aveu le donnait la permission de raconter. » 
Peu de livres sont aussi feutrés, ouatés, silencieux que celui-ci. Kneuzé écoute Piccoli, le caresse du regard. Il n’a pas été chargé seulement d’être l’un des acteurs de cette pièce en désquilibre. (Rappelons le sujet : un comédien en fin de carrière, Minetti, vient attendre en vain un directeur de théâtre dans le hall d’un hôtel d’Ostende, avec l’espoir qu’on lui confiera le rôle du roi Lear). Kneusé a aussi le rôle d’ami souffleur. Dès qu’il sent Piccoli en panne, il doit profiter des silences introduits par la mise en scène pour aller consulter la brochure et revenir murmurer, comme il peut, la phrase à partir de laquelle tout peut repartir. Il y aura beaucoup de petits incidents tout au long des représentations, mais aucun qui mette en cause le déroulement du spectacle jusqu’à sa fin.
Gilles Kneusé écrit comme un médecin et un camarade de jeu attentif, qui économise ses mots et les dépose délicatement sur sa page. D’ailleurs, avec quelques flashes-black, il se souvient de quelques interventions en salle de chirurgie. Il y a quelque parenté entre les deux métiers : il s’agit de sauver un être humain à la dérive en réactivant une fonction arrêtée. C’est ainsi que, dissimulé derrière un élément du décor ou à vue, Kneusé a fait affluer le sang du texte qui s’était immobilisé. Le témoignage est exceptionnel : nous n’en connaissons pas d’équivalent. En général, les acteurs parlent d’eux-mêmes et n’ont pas d’autres observateurs dotés de plume que les critiques ! C’est un très beau portrait de Michel Piccoli, dans l’un de ses derniers combats. Alors qu’il est au bord de l’échec, il refuse de porter une oreillette, il clame qu’il joue cette pièce d’une difficulté extrême pour « s’amuser » ! Sans aucun pathos, sans aucun mot de trop, sans le vocabulaire admiratif qui nuirait à la simplicité du récit, Kneusé donne à voir l’acteur perdu en scène, à la fois apeuré et inébranlable, sur le point de perdre et gagnant sans triompher. Le langage clair et ombreux de Kneusé filme Piccoli merveilleusement. »

Par cœur de Gilles Kneusé, éditions du Mauconduit, 160 pages, 15 euros. »

4 ème :

« Quand il en avait besoin, il se tournait vers moi, me faisait un signe de la main, le bras tendu, il disait « après ? », je lui soufflais son texte à voix haute et il continuait (…). Ça s’était fait tout simplement, sans vraiment le décider. Jour après jour, pendant les répétitions, il s’était habitué à cette manière de jouer. Mais on n’en parlait pas. Il y avait entre nous comme un accord tacite. »

J’ai longtemps hésité avant d’écrire cette histoire. D’abord par égard pour lui, pour son goût du secret et du silence, pour sa pudeur, il me semblait plus juste et plus fidèle de ne pas en parler. Ensuite, parce que j’ai toujours pensé que tout n’a pas à être raconté.

Et puis dans un livre paru récemment, il parlait de son métier d’acteur, un métier qu’il qualifiait d’extravagant, avec lequel il s’était régalé. Il disait que la vie l’avait aidé à apprendre à jouer, et que jouer l’avait aidé à apprendre à vivre. Pour lui, l’acteur parfait, le modèle absolu, c’était Mastroianni, son partenaire dans plusieurs films.

Dans son livre, il parlait aussi de sa mémoire qui s’en allait, de sa difficulté aujourd’hui à travailler, de la douleur de ne plus pouvoir jouer.

J’ai pensé que cet aveu me donnait la permission de raconter.G.K. »

 

N.B :

Piccoli a 83 ans…quand il joue Minetti en 2009,

et, pour aller plus loin,

je propose en lien le dossier de presse http://www.colline.fr/sites/default/files/archive/0.407634001273845653.pdf

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En somme, un joli témoignage, rare, qui nous plonge dans les coulisses, les affres et les angoisses des comédiens, mais aussi le jeu, l’improvisation et sa magie, car le plus important n’est-il pas

de s’amuser, de s’amuser…

M.G

Le Revizor, Gogol Nicolas / Saison théâtre.

Superbe représentation de jeudi 15 février à la Madeleine,

Traduction André Markowicz 


<p><a href= »https://vimeo.com/163383183″>LE REVIZOR (bande-annonce 2’55&quot;)</a> from <a href= »https://vimeo.com/bonneideeprod »>Bonne Id&eacute;e Prod</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a&gt;.</p>

Adaptation et mise en scène Paula Giusti

avec Dominique Cattani, Florent Chapellière, Marjorie Currenti, Mathieu Coblentz, Sonia Enquin, André Mubarack, Laure Pagès, Florian Westerhoff

musique et son Carlos Bernardo marionnette

conseil à la manipulation Pascale Blaison

scénographie Toda Via Teatro

lumière et régie générale Fabrice Bihet, Sébastien Choriol

assistante à la mise en scène Camille Joviado

production Régis Ferron et Elise Sferruzza

diffusion Alexandrine Peyrat et EVC – Olivier Talpaert

Production cie Toda Via Teatro

Production déléguée Théâtre Romain Rolland-scène conventionnée de Villejuif

Coréalisation Théâtre de la Tempête-Cartoucherie-Paris.

Coproduction Compagnie Toda Vida Teatro, Théâtre des Bergeries (Noisy-le-Sec), l’Archipel (Fouesnant).

Soutiens ADAMI, DRAC Ile-de-France, Conseil Départemental du Val-de-Marne, Théâtre des Sources (Fontenay-aux-Roses), le Sémaphore (Cébazat), Théâtre de Saumur, Ville de Villejuif, Mairie de Paris.

Prix d’interprétation au Festival d’Anjou 2015.

Avec le Révizor,

on en prend pour son grade, l’inspecteur Général arrive,

il faut se mettre « au garde-à-vous! »

Faites place, faites bonne impression, la comédie va commencer !

Il arrive…

Il faut faire face, mettre en scène la belle vitrine…

Ce ne serait pas si comique, si cette annonce n’était suivie d’un quiproquo et d’une imposture, d’un jeu de pantomime rehaussé par le sublime pantin sur scène, j’ai aimé cette marionnette grandeur nature qui exultait sur scène!

Beau jeu des comédiens, de la vivacité, de l’énergie, déployée autour de cette marionnette qui prenait vie sous nos yeux.

Une satire sociale qui évoque la corruption généralisée, le pouvoir au siège du politique et les bons fonctionnaires, les manipulations paradoxalement révélées par le jeu grotesque de l’imposture..

Tout un beau programme !

Hilarant, joyeux, outrancier à souhait,

chaque changement de scène et de décor étant bercé par la voix off d’un narrateur,

du folklore au rythme des complaintes chantées,

pour nous rappeler à l’instar d’Eugène Melchior de Vogué que, dans Le Roman Russe,« Le Revizor n’est ni une comédie de sentiments, ni une comédie de caractères ; c’est un tableau de mœurs publiques. « .

M.G

Sous le pont / Le gant/Abdulrahman Khallof./théâtre/Syrie.

Première en littérature arabe,

acquis grâce à l’opération Masse Critique de Babélio que je remercie une fois encore, et les éditions Moires pour leur petite attention, un petit mot personnalisé et une carte de visite jointe.

Une maison que je méconnaissais.

Une couverture de bonne facture, ton bleu pâle, un format poids plume pour ce recueil qui se compose de deux pièces de théâtre.

Ce livre a été publié avec le soutien du CNL,  sélectionné par le Rectorat de bordeaux dans le programme « A la découverte des écritures contemporaines pour le théâtre » pour les collèges et lycées 2017-2018.

SOUS LE PONT : « Tu devrais venir en Syrie, toi ! Tu vas être heureux, tu verras c’est quoi une vie de chien. » C’est ainsi que parle Jamal, énième réfugié qui a la chance, ici, d’avoir un nom, à moins que celui-ci ne soit pas vraiment le sien. 

Inauguré par un petit mot « d’Avant-scène » p.9, le dramaturge évoque la genèse de ses pièces, retraçant les derniers événements historiques et le territoire d’expression

Sous le pont par Khallouf de la langue, espace de passation de pouvoirs.

« J’ai trouvé dans la traduction un semblant de continuité, un trait d’union entre ces deux mondes, un moyen de dépasser l’expérience de l’asile et d’accéder à ce troisième pays qu’est la langue.En 2011, les Syriens sortent dans les rues pour les mêmes raisons qui m’ont poussé à partir il y a huit ans. »p.9

Il s’agit davantage du « traitement théâtral de ce récit en langue arabe et en langue française » d’un « trait d’union »,

« Je voulais que ce récit soit une mémoire artificielle d’une horreur bien vraie. »p.12.

Sous le pont, 32 pages, d’un seul trait,…dédicace ou oraison funèbre, le ton est donné,

« A tous les noyés », ce pourrait être à toutes les situations de désespoir,

7 personnages jalonnent et rythment la pièce dont deux curiosités, « Le metteur en scène « et « l’auteur », un goût de mise en abyme pour des êtres cabossés par la vie.

Présage funeste encouragé par le seul personnage de l’homme au pistolet dont on se doute bien,qu’il sera antipathique.Des réflexes d’agressivité face à l’étranger, du récit de l’exil, de la misère, de la question de l’asile et de la torture. »Pendant l’interrogatoire. Ils m’ont demandé  » Qui est ton Dieu? » J’ai dit le Président Bachar al-Assard »p.39« Mon tour eest arrivé. Ils ne m’ont pas tapé tout de suite, ils étaient en train de fumer, ils m’ont demandé de m’allonger sur le ventre et ils ont éteints leurs cigarettes sur mon dos. »‘Je te jure que je ne le déteste pas. »

Heureusement le religieux est là, il faut avoir confiance mon frère, Jamal…Le sursaut d’humanité revient avec l’arrivée impromptue du « metteur en scène » et de » l’auteur » qui se disputent face au public, il faut bien rendre des comptes devant la détresse humaine, davant le spectacle qu’offre la rue, les fosses dont on détourne les yeux « Vas-y ! Regarde-les dans les yeux et explique-leur ta démarche. » L’auteur « C‘est vraiment important ? ça ne serait pas possible de les (spectateurs) laisser dans le brouillard artistique? » d’autres scénarii « D’accord. Si celui-là ne marche pas, on a qu’à l’enlever et recommencer avec un autre dès le début »p45 « Pas besoin de réfléchir. On va lui donner une mort magnifique, honorable, une mort que personne n’a eue avant lui ».

Il faut bien trouver une issue, une fin avant de sombrer dans le Noir, avant que le rideau ne tombe et n’occulte la scène.

Le gant ..version musical, un duo, le pianiste et le chanteur, le père et le fils pour un nouveau récit de vie,  un syrien, victime d’un accident de travail après trente années passées en France retourne au pays, laissant femme, enfant, piano,

quand l’objet, la piano apprivoise la mémoire, quand il rejoue le drame, la fausse note,

9 pages,

pour finir une composition à quatre mains, entrecoupée de morceaux.. »Je joue sur mon piano. Tout revient, tout est là. Sauf moi. Sauf moi. »

Deux pièces très courtes et percutantes, qui donnent matière à réflexion, et dont le spectacle et la sortie musicale sont prévus pour…2018…..

M.G

 

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