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Blondel

Mariages de saison, Jean-Philippe Blondel.

C’est le troisième de Blondel que je lis après Et rester vivant (la rédemption,) Accès direct à la plage et celui que j’ai préféré, je lui trouve plus de fluidité, de pudeur dans l’écriture et j’ai préféré l’histoire, (chronologie du 8 juin 2013 au 7 juillet de l’année suivante, toujours en été et par petites bribes…) tout simplement.

Corentin s’est associé à Yvan son parrain, il est vidéaste amateur et filme les moments de bonheur, véritables comédies humaines, les célébrations de mariage, les préparatifs, le jour J, les cérémonies…et les évoque.

Il est témoin sérieux, taiseux, et il a ce don… qui fait qu’il capte… les moments volés de sincérité, derrière sa caméra, il ouvre un espace de confession, intimiste. Au fil de l’histoire, un nouveau projet émerge, une collection de galeries de portraits, de ces marié(e)s que Corentin garde pour lui, et puis, il la nourrit sa collection, l’enrichit, cherche de nouveaux portraits, des familiers,

son meilleur ami Alexandre,

« Tu es mon meilleur ami, cependant je ne suis pas certain d’être le tien »(..) « Pourtant il me restera toujours une impression de ratage »

  sa mère,

« J’ai terminé, Corentin. Tu sais, ce que je souhaiterais vraiment pour toi, désormais, c’est que tu quittes ta position d’observateur. C’est trop facile. C’est trop confortable.Tu dois revenir de ce côté-ci de la scène. Tu as assez regardé, maintenant.p.81 »

son père, « Parce que Yvan, là, qu’est-ce qu’il fait à part vivoter, hein? T’as envie d’être pareil à quarante ou cinquante ans… »p148… mais aussi Yvan..

tous, lui révèlent un regard sur lui, lui qui observe, est aussi observé,

livre ouvert,

c’est plus intimidant la caméra, c’est vrai,

Mariages de saison -

mais il faut parfois se lancer,« saisir la balle au bond Corentin », ce à quoi Corentin bredouille, mais il finit par répondre…lui-même à la caméra

« …j‘étais englué jusqu’au torse, je ne bougeais plus, l’hiver allait arriver, j’allais geler sur place tandis que la boue entrait par mon nez et ma bouche… »p.166

M.G

Accès à la plage,,Jean-Philippe Blondel.

 

1er roman de Blondel,

court,

tout en légèreté,

qui fleure bon l’estival, chassés-croisés d’une galerie de personnages (l’ado, la mère/le père de famille…) qui évoluent au fil de quatre plages, de Capbreton en 1972, à Arromanches en 2002…

Chaque partie (4) construite autour de cinq narrateurs, qui évoquent un épisode, une tranche de vie, comme un souvenir intime,

c’est comme découvrir l’histoire par un petit bout de la lorgnette, et_________

agencer les pièces d’un puzzle avec Philippe Avril qui ouvre et clôt le roman, entre-temps, trente années se sont écoulées,

le petit garçon a grandi.

Le temps passe mais les velléités et traces laissées par les vacanciers se ressemblent, un genre d’universalisme, le doux ballet des épisodes de vacances: les familles et le traditionnel « club Mickey », les célibataires et les conquêtes prometteuses, les couples…

L’accès aux petites mesquineries,

aux sombres pensées des divers narrateurs contribuent à dresser de véritables portraits de personnages, qui les rend d’autant plus attachants…

Extraits  choisis :

Michel avril (le ronchon) « et puis deux semaines à la mer. Avant, c’était pire. C’était un mois à la mer. Un mois à s’étaler sur des serviettes qui sentent le moisi et qui s’envolent au moindre coup de vent. Sans compter ce que ça nous coûte.(…) Mais non.Faut aller à la mer. Faut regarder les vagues. Faut acheter des glaces à l’eau. Faut acheter de la crème solaire. Faut…. »

Léo Veriniani, (l’ado écrivain prodige)

« Il n’y a qu’une histoire que je ne raconterai pas.

Parce que les mots me manquent.

Parce que chaque fois que j’y pense, je me dis qu’il reste du chemin à faire pour être capable de transcrire cela.

Je vous regarde, Maud.

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Je plonge dans vos yeux , Maud.
Ce sont des abîmes de douceur.

Vous êtes Maud, le personnage central de mes romans futurs. « 

Christophe Courtine (ado rebelle)

« Ailleurs, si seulement je pouvais être ailleurs. Je voulais partir en Espagne avec des copains, mais il n’a pas voulu, bien sûr.(…)

Je me demande comment on peut être épris à ce point de liberté et de démocratie et empêcher son fils de seize ans de partir en vacances en Espagne avec des copains (…)

Ah! ça, Eva, c’est sûr, elle est mieux traitée. Eva c’est sa fille. Sa chouchoute.(…)

Papa? Oui, Eva.Qu’est-ce qu’il y a, mon coeur ?

Papa, tu nous emmerdes.(…)

Tout ça en souriant, le visage doux comme un oiseau tombé du nid, les grands yeux bleus innocents. »

Ce court roman se lit comme une  petite vague déferlante qui suit le flux et reflux de la marée…M.G.

 

 

 

Jean-Philippe Blondel, Et rester vivant.

Me suis décidée hier devant le rayonnage à Cultura, un peu de local, et lu dans la foulée (édition POKET) :

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Il n’a que 22 ans…Il se réveille, apprend le décès de son père par son ex, Laure et son meilleur ami Samuel, suite à un accident de voiture.Ce qui ne serait pas si dramatique s’il n’avait pas perdu auparavant son frère et sa mère dans un précédent accident de voiture, son père conduisant…Blondel réussit le pari de nous raconter le dépassement au travers d’un spectre de couleurs, d’abord noir/blanc puis par aplat de couleurs, de petites touches qui vont et viennent progressivement en traçant la route.

P.23 « ça n’arrive jamais, ce genre de chose. Même dans les romans. Il y a une limite à l’indécence ; quand même. Le romancier plonge son héros dans la tragédie, il ne va pas en rajouter une couche. Il est sur le point d’ajouter un troisième décès, et puis, il se reprend: « Ah non, honnêtement, c’est impossible, il faut que je trouve autre chose. »

Pas de larmoiement intempestif, le style est vif, les phrases saccadées mais pas fuyantes,  elles rendent bien justice à ce mélodrame, aux tranches de  vie traversées et au chemin parcouru.

P.55 « Je n’aime pas les photographies. Je n’aime pas ce qui fixe. Je préfère le mouvant. indistinct. Le fondu enchaîné. C’est ce que je suis. Fondu et enchaîné »

p.128 « Je suis en lutte perpétuelle .Je marche écartelé sur la ligne rouge qui sépare la marge de la page. Je m’y maintiens en équilibre.J’étends les bras.Mes pas sont encore mal assurés .Le vent menace à tout moment de me faire basculer. Je suis là-haut, tout là-haut. Je suis un funambule »

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