C’est le troisième de Blondel que je lis après Et rester vivant (la rédemption,) Accès direct à la plage et celui que j’ai préféré, je lui trouve plus de fluidité, de pudeur dans l’écriture et j’ai préféré l’histoire, (chronologie du 8 juin 2013 au 7 juillet de l’année suivante, toujours en été et par petites bribes…) tout simplement.
Corentin s’est associé à Yvan son parrain, il est vidéaste amateur et filme les moments de bonheur, véritables comédies humaines, les célébrations de mariage, les préparatifs, le jour J, les cérémonies…et les évoque.
Il est témoin sérieux, taiseux, et il a ce don… qui fait qu’il capte… les moments volés de sincérité, derrière sa caméra, il ouvre un espace de confession, intimiste. Au fil de l’histoire, un nouveau projet émerge, une collection de galeries de portraits, de ces marié(e)s que Corentin garde pour lui, et puis, il la nourrit sa collection, l’enrichit, cherche de nouveaux portraits, des familiers,
son meilleur ami Alexandre,
« Tu es mon meilleur ami, cependant je ne suis pas certain d’être le tien »(..) « Pourtant il me restera toujours une impression de ratage »
sa mère,
« J’ai terminé, Corentin. Tu sais, ce que je souhaiterais vraiment pour toi, désormais, c’est que tu quittes ta position d’observateur. C’est trop facile. C’est trop confortable.Tu dois revenir de ce côté-ci de la scène. Tu as assez regardé, maintenant.p.81 »
son père, « Parce que Yvan, là, qu’est-ce qu’il fait à part vivoter, hein? T’as envie d’être pareil à quarante ou cinquante ans… »p148… mais aussi Yvan..
tous, lui révèlent un regard sur lui, lui qui observe, est aussi observé,
livre ouvert,
c’est plus intimidant la caméra, c’est vrai,
mais il faut parfois se lancer,« saisir la balle au bond Corentin », ce à quoi Corentin bredouille, mais il finit par répondre…lui-même à la caméra
« …j‘étais englué jusqu’au torse, je ne bougeais plus, l’hiver allait arriver, j’allais geler sur place tandis que la boue entrait par mon nez et ma bouche… »p.166
M.G