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Journal de bord des lectures, critiques et moments d'écritures

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Contes de la Blanche-Nuit, Esteban PERROY

Contes de la Blanche-Nuit par Perroy

Une nouvelle fois je remercie babelio et les éditions L Harmattan pour ce nouvel envoi. J’avoue aimer particulièrement les recueils de nouvelles et suis une inconditionnelle de King, Esteban Perroy l’est visiblement aussi.

Un recueil de « 13 » nouvelles précédé d’une préface et d’un avertissement au lecteur ou à toute âme sensibleà l’image des 13 chiffres du cadran.

Chaque nouvelle correspond à une heure de lecture, La légende de Safik inaugure le recueil à 19h, en douceur, avec un conte pour adulte.

Ce qui est intéressant , c’est la variété des styles et des récits : tantôt journal de bord, thriller, chanson, mémoires, fable, drame, biopic animalier.
Les influences sont tout aussi variées, littéraire, musicale.

Mais voilà, j’ai aimé certains d’entre eux et en même temps je n’ai pas été..transportée, j’avais peut-être trop d’attentes.

Quand je lis un recueil, j’en attends une certaine unité, un fil, qui ici ne m’a pas convaincu, à trop vouloir aborder de thèmes, il me semble qu’on se disperse trop, et à mon sens dans l’horrifique, le terrifiant cela fonctionne moins.

Je le relirai à coups sûrs, mais en lisant les histoires indépendamment les unes des autres, et je pense que j’y trouverai davantage mon compte. J’ai aussi apprécié les notes de l’auteur et l’invitation à donner son avis.

extrait choisi :

21H Journal de bord

A la vie, à la mort.

…(…) « Une brillance nous éblouit au bout d’un couloir organique. Je laisse ma soeur me précéder et traverser ce rideau de lumière puis l’entends. Elle hurle et pleure mais je ne perçois aucune douleur dans ses cris. La pression augmente et après un shoot d’adrénaline, je me lance sur ce toboggan vertigineux pour glisser vers l’inconnu ».p35

M.G

Article mis en avant

Effets indésirables, Larry FONDATION.

Percutant, Effets indésirables par Fondation

un style vif, un brin déjanté, un style singulier,

cinglant qui fixe des fragments de vie, très efficaces,

nerveux , acéré,

une énergie folle,

un de ces livres qui  vous laissent groggy,

qui vous secouent,

instantanés pris sur le vif, clichés noirs, sanglants, à l’état brut de l’humanité,

piochés au gré des rencontres, paysages de rues, Los Angeles,

l’Amérique des bas quartiers et des faits divers glauques, ces petites nouvelles fusent,

effrontées !

jolie promotion de l’éditeur : « Piliers de bars, prostituees, receleurs, clochards, arnaqueurs en tout genre ou même monsieur tout-le-monde… tels sont les personnages qui jalonnent le recit nerveux de Larry Fondation, assemblage de vignettes, d’éclats de voix, de bribes d’action, d’inventaires aberrants ou de nouvelles laconiques. Dans une Los Angeles hallucinee, vue au ras du sol, tout semble régi par une violence brute, épidermique, désinvolte ; chaque situation, même la plus banale, peut basculer vers l’irremédiable.

« Autant marqué par les romans-collages de Dos Passos, la photo de Cartier-Bresson ou le rap de NWA, Larry Fondation construit des pièces composites, d’où jailli une poésie inattendue. Avec une économie qui évoque le minimalisme de Félix Fénéon ou l’ironie des Crimes exemplaires de Max Aub, l’Américain cisèle ses textes pour les rendre plus percutants, et atteindre une pureté où la moindre phrase compte. Fondation parvient à saisir ces instants fugitifs qui, résumés en quelques lignes, laissent transparaître la folie désespérée d’un monde à la dérive. Folie qui glisse parfois jusqu’à l’absurde – l’humour et l’optimisme perçant alors derrière les fissures du bitume qui sert de décor à ses saynètes implacables. »

Pour info : 2009

156 pages // 19,50 euros

ISBN : 979-10-92159-10-3
Diffusion-distribution : Les Belles Lettres BLDD
Parution : 14 septembre 2016

 

Première  et excellente rencontre avec cette maison d’édition, et suis… bluffée,

jolie surprise,  carton plein,

bravo !

Hasardeuse rencontre, puisque issue de ma dernière tournée en bibliothèque, tant par la ligne suivie que la charte graphique, le format est audacieux,

j’y retournerai donc, bien volontiers, à lire sans modération.

Extraits choisis :

 « J’avais vraiment envie de tuer quelqu’un, mais je ne voulais pas faire de taule. Il a fallu que j’élabore un plan. Ça devait être de la légitime défense. J’ai réfléchi à mes options. […]
Un soir où je me promenais pas loin de Sunset, près d’Echo Park, j’ai entrevu un début de réponse. Une école d’arts martiaux.
-Vous apprenez comment tuer quelqu’un à mains nues ? j’ai demandé.
-Oui, m’a assuré le professeur. Mais surtout, on vous apprend comment ne pas avoir à le faire.
-Bien entendu, j’ai répondu.
J’ai su que c’était le bon endroit. »

 

« Miss éthérée.

Elle se tenait au bar, toute de rouge et de noir.
J’ai commandé un autre verre.
Minuit était passé de quelques minutes.
Je l’ai appelé « Miss éthérée ».
Elle ne comprenait pas de quoi je parlais. p.107″

« Les pneus de la voiture étaient vieux,
Les chapes usées ;
L’allumage était facile à forcer,
Avec un tournevis.
Les lignes blanches sur la route
Étaient vieilles et passées
Comme le maquillage crayeux d’une douairière.
La route était humide et grasse ;
On l’avait déjà prise plusieurs fois.
Avec des pneus aussi lisses,
On n’avait aucune adhérence,
Quand Tommy a appuyé sur le frein.
Le mur est arrivé très vite.
(« Vol qualifié ») »

“I think Los Angeles reveals itself most at the margins. On the street corners, in bars and nightclubs. In the sounds of the traffic, police sirens and helicopters, in the words and music of local bands…”
—-Larry Fondation

Biographie issue du site

Larry« Larry Fondation is the author of the novels Angry Nights and Fish, Soap and Bonds, and of Common Criminals, Unintended Consequences and Martyrs and Holymen, all three collections of short stories. His fiction focuses on the Los Angeles underbelly. His three most recent books feature collaborations with London-based artist, Kate Ruth.

Fondation has lived in LA since the 1980s, and has worked for nearly 20 years as an organizer in South Los Angeles, Compton and East LA.

His first three books are being published in France by Fayard. The first, Angry Nights (FC2 National Fiction Competition Winner, 1994), translated as Sur Les Nerfs (“On the Edge”), appeared in French in January 2012. It was nominated for the 2013 Prix SNCF du Polar. The second, Criminels Ordinaires (Fayard), was published in February 2013.

Fondation is a recipient of a Christopher Isherwood Fellowship in Fiction Writing.

“The future of fiction rests with its ability to regain its public function—as a principal way we relate narrative, as an indispensable means of telling our story and that of our era.”

–Larry Fondation »

M.G

Histoires (presque) vraies, Françoise Giroud.

Histoires (presque) vraies par Giroud

4ème : « J’aime qu’on me raconte des histoires.

Alors, quelquefois, je m’en raconte à moi-même pour me faire rire ou pleurer, puisées comme tout ce qui s’écrit dans un fonds de souvenirs et de rêveries dont les fils se mêlent.Ici l’aéroport de Pékin, avec le bruit de soie que font les balais, j’y étais. Dans le salon d’Iris de…, aussi. Le chien Platon l’était avant qu’il ne se suicide. J’ai vu Eve se jeter dans un miroir pour effacer son reflet. L’homme à la fièvre verte existe en plusieurs exemplaires ; celui qui conduit trop vite aussi. Léonie, l’épistolière frénétique, est en revanche un cas unique, un pur produit de mon imagination.J’ai connu une Diane, si belle dans sa robe de mariée, avant qu’elle ne succombe au malheur d’avoir une soeur jalouse. J’ignore si je les ai bien devinées toutes deux, ou au contraire trahies…Albine, je me souviens… Je l’ai inventée avace son hic, chez le coiffeur… Mais l’homme à la cassette m’a-t-il dit la vérité quand il m’a confié sa détresse de superstar ? Ou bien l’ai-je imaginée..?Tous ceux-là, plus quelques autres héros de mes histoires sont à la lisière du vrai et de la fiction : je ne sais plus discerner la frontière.D’ailleurs, il me semble que ça n’a aucune importance s’ils font un peu rêver… F.G. »

18 histoires à se laisser conter,

décompte,

de taille variable,

parfois 1/2 pages,

parfois une dizaine,

pléthore de thèmes à apprécier,

quelques titres pour vous donner une idée: initiation avec » Romance à Pékin, « comme elle est belle! », le Reflet, la Voix, Iris de…, la Cassette, Un père en trop, Que faire de Platon? »,

Quelques préférences :

« le Reflet « « Eve s’est présentée chez moi un soir où je ne l’attendais pas Ma journée de consultations avait été longue, chargée, et à toute autre j’aurais fermé ma porte (..).Elle semblait, au vrai sens du mot, évanescente, toujours sur le point de se dissiper dans l’atmosphère..et craignait d’avoir perdu la raison et me suppliait de croire ce qu’elle avait à me raconter ».p.73 3 je me suis sentie définitivement transparente.(…) J’ai perdu mon reflet, docteur, je suis définitivement transparente! » (..) De temps en temps, elle se jette sur un miroir et le casse. C’est un cas d’école. p.77

« Léonie a du coeur » p.79 et une passion pour l’épistolaire, elle devient corbeau, bienveillant..mais est-ce vraiment compatible?

« Pour mémoire »,en l’an 2235, procéder à un échange de mémoires, de souvenirs, mais à quel prix? P.107

« Appelez-là » un appel au secours de Blaise, à qui est-il destiné, à Marie-Ange? Et dans quel contexte? P.123

« Un casse pour Sylla » pour le vert d’une émeraude…

Lu hier, rapidement,197 pages,

le recueil est plaisant, le style sobre et léger, quand simplicité rime avec efficacité…tout bonnement.

 

Françoise GiroudFrançoise Giroud.

M.G

Une rose pour Emily et autres nouvelles, William Faulkner.

Choix de ce recueil, artificiel,

 

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de quatre nouvelles issues des Treize nouvelles, 1 ères oeuvres traduites en français dans les années 1930, il fallait bien choisir un titre pour commencer mon initiation à Faulkner, ça me tentait depuis un moment, je suis tombée dessus par hasard, d’occasion, et je poursuivrai avec celui emprunté à la bibliothèque bien plus connu, Le Bruit et la Fureur.

Lu ce jour, ces quatre nouvelles s’articulent autour des femmes : Miss Emily, Susan Reed, Nancy et Minnie Cooper…La quatrième est celle qui m’a davantage touchée, je reste…comment dire …fascinée devant certaines tournures descriptives ( je marque toujours certains passages du livre, post-it miniatures, marque-pages, cornes..)

paysage intérieur non dénué d’une poésie, d’onirisme…

chapitre III, p.116 « Le jour était mort sous un linceul de poussière.Au-dessus du square sombre enseveli sous la poussière retombée, le ciel était aussi clair que l’intérieur d’une cloche de cuivre. Sous la ligne de l’orient on sentait la rumeur d’une lune deux fois pleine. »

« A l’est, la blême hémorragie e la lune croissait. Elle pesait sur la crête des collines, argentant l’air et la poussière, si bien qu’ils avaient l’air de respirer, de vivre, si bien qu’ils avaient l’air de respirer, de vivre dans une vasque de plomb fondu. Nul bruit, ni d’insecte, ni d’oiseau nocturne ; rien que le souffle de leur respiration et un léger cliquetis de métal contracté, dans les autos. »p118/119

« La lune avait monté, elle glissait très haut, sortie enfin du nuage de poussière sous lequel, au bout d’un moment, la lueur de la ville apparut. »p.123

« Pas un mouvement, pas un bruit, pas  même un insecte. On eût dit que le monde gisait dans l’obscurité, abattu, sous la froideur de la lune et l’insomnie des étoiles. »

qui tranche avec les thèmes plus sombres abordés, la folie et les tourments de l’esprit,

les obsessions, sous versant tragique coloré de tensions raciales et ségrégationnistes, entre « Noir, petit nègre, négresse, négritude, sale négrophile » face au « Mister, Blanc » soupçons et promesses de lynchages, thèmes de la servitude et de l’esclavage…en fin de lecture, notamment de cette quatrième nouvelle, afflux spontané d’images en tête, du Ku Klux Klan…et qui incite à une certaine endurance…et qui me remet en mémoire d’autres travaux et thèses en cours ( notamment l’étude de la mission civilisatrice de l’homme blanc 1830/1914 que j’avais faite en maîtrise etc…) .

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http://www.racisme-etats-unis.sitew.com/

 

 

 

 

 

M.G

Accès à la plage,,Jean-Philippe Blondel.

 

1er roman de Blondel,

court,

tout en légèreté,

qui fleure bon l’estival, chassés-croisés d’une galerie de personnages (l’ado, la mère/le père de famille…) qui évoluent au fil de quatre plages, de Capbreton en 1972, à Arromanches en 2002…

Chaque partie (4) construite autour de cinq narrateurs, qui évoquent un épisode, une tranche de vie, comme un souvenir intime,

c’est comme découvrir l’histoire par un petit bout de la lorgnette, et_________

agencer les pièces d’un puzzle avec Philippe Avril qui ouvre et clôt le roman, entre-temps, trente années se sont écoulées,

le petit garçon a grandi.

Le temps passe mais les velléités et traces laissées par les vacanciers se ressemblent, un genre d’universalisme, le doux ballet des épisodes de vacances: les familles et le traditionnel « club Mickey », les célibataires et les conquêtes prometteuses, les couples…

L’accès aux petites mesquineries,

aux sombres pensées des divers narrateurs contribuent à dresser de véritables portraits de personnages, qui les rend d’autant plus attachants…

Extraits  choisis :

Michel avril (le ronchon) « et puis deux semaines à la mer. Avant, c’était pire. C’était un mois à la mer. Un mois à s’étaler sur des serviettes qui sentent le moisi et qui s’envolent au moindre coup de vent. Sans compter ce que ça nous coûte.(…) Mais non.Faut aller à la mer. Faut regarder les vagues. Faut acheter des glaces à l’eau. Faut acheter de la crème solaire. Faut…. »

Léo Veriniani, (l’ado écrivain prodige)

« Il n’y a qu’une histoire que je ne raconterai pas.

Parce que les mots me manquent.

Parce que chaque fois que j’y pense, je me dis qu’il reste du chemin à faire pour être capable de transcrire cela.

Je vous regarde, Maud.

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Je plonge dans vos yeux , Maud.
Ce sont des abîmes de douceur.

Vous êtes Maud, le personnage central de mes romans futurs. « 

Christophe Courtine (ado rebelle)

« Ailleurs, si seulement je pouvais être ailleurs. Je voulais partir en Espagne avec des copains, mais il n’a pas voulu, bien sûr.(…)

Je me demande comment on peut être épris à ce point de liberté et de démocratie et empêcher son fils de seize ans de partir en vacances en Espagne avec des copains (…)

Ah! ça, Eva, c’est sûr, elle est mieux traitée. Eva c’est sa fille. Sa chouchoute.(…)

Papa? Oui, Eva.Qu’est-ce qu’il y a, mon coeur ?

Papa, tu nous emmerdes.(…)

Tout ça en souriant, le visage doux comme un oiseau tombé du nid, les grands yeux bleus innocents. »

Ce court roman se lit comme une  petite vague déferlante qui suit le flux et reflux de la marée…M.G.

 

 

 

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