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Lectures indélébiles Ecritures vagabondes

Journal de bord des lectures, critiques et moments d'écritures

Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea.

Veiller sur elle,

un court instant

ou toute une éternité.

Une agonie d’abord dans une abbaye italienne…un mystérieux secret à préserver,

c’est l’histoire de Mimo,

sculpteur de Pierre,

qui transforme les blocs en lignes,

l’on pourrait croire que l’acte est facile, bien loin de là.

Il faut déjà subir sa pauvre condition, sa petitesse, « c’est un piccolo problema  » p. 30, d être un « nabot », apprendre pour s’extraire et s’élever pour toucher la grâce,

une destinée.

C’est un peu comme rencontrer Rémi sans famille, on se dit que ce n’est pas gagné d’avance.

Un long et rude apprentissage,

des embûches,

et une amitié improbable avec Viola,

p. 90

« — Nous ne sommes pas du même milieu social, tu comprends. Nous ne pouvons pas être amis, point.

— Je comprends.

— Ce soir, dix heures, au cimetière ?

— Hein ?

On se retrouve ce soir, aux heures, au cimetière ? Répéta-t-elle avec une patience exagérée.

— Mais, je croyais que votre mère avait dit…

— Personne n’écoute sa mère.

Elle partit en courant, s’arrêta soudain.

— Tu t’appelles comment ?

— Euh, Mimo.

— Moi c’est Viola. »

qui forgera elle aussi son oeuvre d’art.

Dégrossir et mettre aux points

modeler le buste,

respecter les proportions,

affaires de perspectives,

mettre le coeur à l’ouvrage et________ laisser opérer dans le regards des autres.

L’auteur a su nous faire partager cet exploit de la rudesse surgir la délicatesse, un vrai petit bijou…

M.G

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Salon du polar, mai 2023.

Merci les filles pour cette jolie découverte, escale vers le salon du polar, à Sens organisé par l’Escargot Noir, avec parrain et marraine d’exception. Quelques clichés souvenirs.. Le reste sera à suivre au fil des lectures.. Belle organisation, un salon à taille humaine, des auteur. e. s assez abordables.

Cf : https://www.escargotnoir.fr/

M.G

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Ils étaient cinq, Sandrine DESTOMBES.

Rencontré l’auteure à l’occasion du salon de l’Escargot Noir à Sens, le temps de discuter et de me laisser tenter par un titre, qu’elle m’a conseillé.

Le temps de faire connaissance avec le capitaine Brémont et son équipe et de le suivre dans son enquête.

Celui-ci est au DSC, spécialisé dans le profilage et pris à parti directement et personnellement sur les scènes de crimes. Une partie d’échecs se met en place dans laquelle chaque coup est anticipé… Et les victimes s’amoncellent, Sophie Vanier est la seule rescapée, retrouvée sur une des scènes. Pourquoi les agresseurs s’adressent-ils directement au capitaine ? Les mises en scènes sont-elles révélatrices ?

La chasse est ouverte, mais il semble que ce soit un groupe qui mène la danse… Et les crimes montent en puissance et en atrocités ? Qu’est ce qui peut pousser des individus à un tel dessein ?

Une histoire bien ficelée, qui tient en haleine, des personnages crédibles et torturés auquel on s’attache et un univers sombre qui m’a ravi. Merci et j ‘ai hâte de découvrir d’ autres titres.

Petit extrait :

M. G

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Sur les rails, Julien HERVIEUX.

Découvert Julien HERVIEUX à travers deux titres et styles différents, puis découvert son blog ensuite via le personnage de l’Odieux connard.(cf : https://unodieuxconnard.com/)

J’avoue avoir préféré Sur les rails, ou comment relancer sa petite entreprise, et rester dans l’alignement, passer pour Malik d’un réseau de shit et se faire accoster par Sam pour un projet de grande envergure, ce « babtou » ,rencontre improbable entre deux mondes, celui de la rue et celui du capitalisme et du grand luxe. J’avoue m’être marré plusieurs fois, j’ai trouvé le style pimpant et rafraîchissant. L’alternance de points de vue est sympathique, le style est fluide et plein démordant.

Extrait : p.133 Malik « Pourquoi des mini-motos pour faire circuler de la drogue? C’est tout con. T’as déjà entendu les histoires d’accident à la télé? La voiture de police qui chasse un p’tit sur sa mini moto et ça finit par la mort du gamin qui a un accident? Chaque fois, derrière c’est l’émeute. Et t’as tout le bal des caméras qui viennent dire : Alors c’est vrai que le petit il est mort à cause de la police, nanai, nanana? »

alors que pour Sam p.156  » L’arnaque n’est plus d’investir dans Internet sans comprendre ce que font vraiment ces boîtes.Maintenant, on parle d’intelligence artificielle.Personne ne sait exactement comment ça fonctionne, mais tout le monde en veut. Même pour équiper des frigos. »

C’est toute la polysémie du rail qui s’exprime et que j’ai aimé, puisqu’il qu’il faut prendre le train en marche et le rail,

autant bien inspirez

pour en apprécier toute la saveur !

M.G

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Solak, Caroline HINAULT.

Prix polar Michel LEBRUN 2021

Solak,

Une destination inédite au Nord du cercle arctique, là où le Blanc règne en maître sans vergogne, là où la Grande Nuit prend possession des lieux. La Centrale est ce point de chute où Grizzli (scientifique engagé parles enjeux climatiques), accompagnés de Piotr et Rog (militaires peu engageants mais au combien efficaces), un équilibre semble avoir été trouvé, même avec Igor…qui a failli.

Un relent de perpétuité et de huit-clos, baigné par un désert immaculé, et puis de l’angoisse, de la promiscuité, de l’enfer-mement, la pression qui monte inexorablement.

Une belle surprise pour ce premier roman qui a quelque chose de la fulgurance…

M.G

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Cliché concours photo, biodiversite établissement.

Le cliché.. Qui me permet de décrocher le 1er prix catégorie paysage /personnel du concours objectif nature organisé par la région Grand Est. https://www.instagram.com/p/CtmrtJrNoXF/?igshid=NjZiM2M3MzIxNA==

Orageux… M. G
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Concours photo “OBJECTIF NATURE” 3e édition – GrandEst

https://www.grandest.fr/accompagner-15-29-ans/etudier-meilleures-conditions-lycee/lycees-transition/concours-photo-objectif-nature/

Fière d’être lauréate pour cette édition et de représenter mon lycée, dans quelques jours j’en saurai davantage.. M. G

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Je vais bien, ne t’en fais pas. Olivier ADAM.

Petit extrait :

C’est comme une litanie qui résonne.

Loic est parti, subitement, un jour, ça l’a pris.

Claire, sa sœur a été prise au dépourvu, dépossédée par ce départ impromptu, dévastée. Comme une fuite en avant. Les parents semblent l’ avoir mieux accepté, papa et loic s’étaient disputés, juste.. AVANT. Comment en vouloir à Loic ? Il s’est offert du temps de l’espace, pour respirer sans doute.

Et, il y a eu cette première lettre, il va bien.

Claire elle guette chaque timbre, chaque destination de Loic, parce son frère, elle y tient plus que tout. Une bouée.. Cette lettre.. Pour ne pas faire naufrage. Publié en 2000,sélectionné par le festival du 1er Roman, puis adapté à l écran, affûté d’un style haché, concis, qui marque la disparition. Une quête pour Claire… Pour quelle issue?

P. 77

Et bande annonce.. Du film.

M. G.

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Ambiance balkanique.. 1/2

Participe cette année à un comité de lecture avec un théâtre, dix pièces, quatre à selectionner.. Sur la région.. Luxembourg aussi participait.. Intéressant, les textes élus ont été en partie mis en voix experience nouvelle pour ma part le 7 décembre, nous étions sur la scène, pour textes sans frontières, accompagné d’un brunch dédié, une belle soirée.

M. G

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Poésie, traces/écritures.

J’ai provoqué les nuées,

échafaudé les tracés, sinueux ..

J’ai convoqué par milliers,

les fiévreux exaltés,

les peinés, les vexés.

Invités des coriaces, des fugaces,

Aux déboires partagés.

M.G

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Né d’aucune femme, Franck BOUYSSE.

Je l’avais repéré depuis quelques temps sur Babelio et il commençait à m’intriguer, d’autant que ma curiosité était entretenue par nombre de critiques élogieuses.

Première rencontre avec cet auteur et je ne suis pas déçue.

C’est le destin de Rose qui nous est dévoilé, et cette histoire commence comme la lever d’un interdit.

Une femme, infirmière, lors d’une confession avoue à un curé qu’il doit bientôt rendre un sacrement, et que celui ci doit absolument en secret récupérer les cahiers de Rose, glissés auprès de la dépouille, elle le conjure et le supplie de le faire et d en prendre acte.

Gabriel, notre curé, ne pourra refuser cette requête et au travers des cahiers et de la lecture de Gabriel nous retrouvons l’histoire de Rose. Alternances de voix et puzzle à reconstituer.

Nous trouvons tous les codes du conte noir, cruel à souhaits, des références multiples que je ne dévoilerai pas pour garder toute la primeur au lecteur. Un début un peu lent.. Puis accélération.. Et intensité.

Une lecture dont on ne sort pas indemne.. M.G

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L’ombre de la baleine, CAMILLA GREBE.

J’aime changer d’horizons et les polars scandinaves sont toujours rafraîchissants et dépaysants, et je n’ai pas été déçue à ce niveau-là.

Camilla GREBE confirme son statut d auteure de polars, elle nous emmene facilement dans le récit, toujours aussi efficace avec ses personnages étoffés, nous ne sommes pas dans un mouvement binaire, mais dans un entrelac. Même technique de polyphonie, avec Samuel, Manfred et Pernilla qui tour à tour nourrissent l’histoire, et inutile de préciser que l’on est toujours bien servi.

Ci-joint les premières rencontres avec les personnages qui je l’espère vous donnerons envie de vous y jeter.. Tête la première.. À moins que vous ne craignez la noyade… M. G.

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Un cri sous la glace, Camilla GREBE.

Prix des lecteurs 2018, premier livre solo de Camilla GREBE qui paraît en 2015 en Suède. 504 Pages de suspense, un bon thriller, l’écriture est fluide, du réalisme et des personnages bien CAMPES.

C’est un récit à trois voix qui s’offre au lecteur Péter le policier, aguerri et bourru, aux contradictions multiples, qui doit enquêter à Stockholm pour résoudre un assassinat sauvage, une femme à la tête tranchée.. Hanne, profileuse avec qui il a eu par le passé une histoire, et avec qui il faut régler les comptes, et Emma, amoureuse de Jesper, son patron, qui disparaît mystérieusement.

Un récit haletant, un début plus que prometteur que je recommande aux amateurs de polars.. Je n’en dirai pas davantage, petit extrait, p75,édition Le livre de Poche.

M.G.

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Paz, CARYL FEREY.

Bienvenue en enfer,

*âmes sensibles s’abstenir pour ce thriller, qui n’épargne pas les détails gores et trash,

« Sans parler des fugues ou des disparitions volontaires, au moins quarante mille Colombiens s’étaient volatilisés sans laisser de traces durant la guerre civile, jetés dans les fleuves, enterrés, coulés dans du béton, brûlés dans des fours ou dissous dans l’acide. » en partance vers la Colombie, au coeur de la guérilla, de la lutte contre la corruption à tous les étages et des forces para, sous fond de conflit avec les FARCS , territoires des narcos

« Les feuilles de coca étaient triturées avant d’être mélangées à l’essence, au ciment et à l’acide sulfurique. Le procédé était basique, l’odeur infernale. Après décantation, on obtenait la pasta base, une pâte brune riche en alcaloïdes, que les paysans revendaient aux trafiquants en cheville avec la guérilla ou les paramilitaires. La pasta était ensuite raffinés dans les labos clandestins plus sophistiqués, des changos, pour devenir une fine poudre blanche prête à l’export. C’est elle qui rapportait gros – très gros »

et avec pour héritage Pablo Escobar.

« Ex-acteurs du conflit recyclés dans le privé, groupes armés d’extrême gauche ou droite toujours en exercice, délinquants manipulés, narcos, capos mafieux et sicarios, tout ce que la Colombie comptait de criminels était susceptible d’avoir planifié pareille boucherie. Jusqu’à présent rien n’expliquait ces meurtres sauvages, mais la coupe du « vase à fleurs » était un marqueur, tout comme l’exposition publique du corps, relents des massacres qui avaient précipité le pays dans la guerre civile : la ViolenciaResté bien accroché pour suivre notre chef de la police Lautaro, la jungle est luxuriante et mortelle, elle est piégeuse tout comme l’entrée en lecture qui est force d’abondances et de références, « 

rendant l’enquête particulièrement complexe.

C’est ultra violent, noir, sombre à souhait, bien documenté, foisonnant et très précis, ciselé sur 596 pages, une course d’endurance, donc, que je ne regrette pas d’avoir lu, qui était le dernier de la série polars que j’avais, il en restent quelques uns.

M.G

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Surface, Olivier NOREK.

En surface, la quiétude règne sur les rives, l’innocence, en surface, oui.

Olivier NOREK ne nous ménage pas, d’entrée de lecture, il nous heurte de plein fouet, Noémie Chastain, femme flic est blessée en pleine opération et se retrouve défigurée, « Ne vous trompez pas, réparer votre enveloppe ne pose pas de problème. Réparer des dégâts invisibles, c’est plus aléatoire, donc plus imprévisible, forcément »p.26

Ces cicatrices font de Noémie un monstre, au-delà de la reconstruction, les cicatrices demeurent et rappellent à chacun de ses coéquipiers que toute situation demeure risquée, elle doit avancer et souhaite avant tout retrouver sa brigade, mais le retour n’est pas si facile, et ses supérieurs ne lui facilitent pas la tâche, elle est suivie par un psychologue et doit renoncer pour l’instant à réintégrer son poste auprès de ses coéquipiers. Elle est envoyée en Aveyron, à Decazeville, mise au placard et doit en plus d’intégrer le service, juger de sa nécessité de rester en activité, une mission de prime abord, très ennuyante et pénible. Sauf qu’un premier cadavre, un fait tout à fait exceptionnel émerge, des enfants disparus, une légende urbaine, un village déplacé et immergé, en surface tout va bien, tout est calme, mais si l’on sonde, si l’on questionne la surface, que risque-t-on ?

Un polar thriller bien mené, une course contre le temps, des personnes bien campés et une écriture fluide m’ont facilement emmené au-delà de la surface, comme souvent, il faut creuser les profondeurs pour frôler l’abîme.Un polar que je verrai bien adapté au cinéma, un jeu de questions réponses, un village et des rumeurs ancestrales, des familles en opposition, des secrets, tous les bons ingrédients y sont, une bonne lecture que j’ai apprécié pour une débuter une série de polars.

M.G

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L’ anomalie, Hervé Le Tellier.

Ce n était pas une anomalie de lecture, j’avoue avoir été happée dès le titre par la curiosité.

L’anomalie par essence sort de la norme et détonne, alors j avoue avoir été saisie. Je choisis mes lectures au gré des envies, de ma curiosité, des moments, des tranches, des 4èmes, des auteurs.. Je ne me ferme aucune porte.

J’ai été bien servie. Il a reçu le goncourt 2020. A mesure des chapitres, nous rencontrons les personnages, c est foisonnant, d’autant qu’à chacun d’eux correspond un style littéraire, l’un d’eux est tueur en série on sera donc dans le style polar, et on composera notre lecture à travers ces prismes d’écriture, ce qui pour certains lecteurs pourrait décontenancer, m’a surprise et réjouit.(johana, Slimboy.. Etc) Une fois les personnages découverts et ses profils si variés, sur un moment de vie,s’inscrit en filigrane une anomalie naissante, ces personnages ont un destin commun, ils ont tous pris l’avion, celui-ci traverse une zone de turbulences, mais parvient à atterrir.. Si ce n’est.. Nouvelle anomalie, tout en changeant de dimension.. Non plus individuelle mais collective.. Le roman nous emmène aux frontières de la science-fiction post-moderne, l’avion ramenant nos passagers ayant atterri une 1ère fois correctement, un double de cet avion, avec ces mêmes passagers reatterrit trois mois plus tard, causant un chaos mondial, une énigme, un événement. Car enfin ces 2èmes passagers ne savent pas que les 1ers sont déjà arrivés.. Comment concilier ces doubles et faire avec? Plusieurs choix s’opèrent plus ou moins naturellement d’ailleurs en fonction de considérations pratiques, utilitaristes voire métaphysiques.

Un livre qui interroge donc sur les possibles, le libre arbitre, l’explication scientifique et qui m’a plu et dérangé à la fois, parce qu’il incite nécessairement à la réflexion.

Emprunté je l ai rendu, mais je le relirai bien volontiers. Ci-joint un extrait :

Une jolie découverte pour cet auteur que je ne connaissais pas. M. G

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Faut pas prendre les cons pour des gens, Emmanuel REUZE, Nicolas ROUHAUD.

Faut pas prendre les cons pour des gens
Amazon.fr - Faut pas prendre les cons pour des gens - tome 01 - Reuzé,  Emmanuel, ROUHAUD, Nicolas - Livres

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En fluide glacial, comme une douche froide,

idéal en ce début d’année,

de l’art de montrer les contradictions et folies ambiantes, bienvenue en absurdie,

un pays que l’on connaît de plus en plus,

où les discours semblent invraisemblables,

où le discernement peut fait défaut,

car enfin le bon sens est loin de régner en maître.

C’est vivifiant et ça dépote,

humour grinçant garanti et c’est rafraichissant et désopilant,

voire effrayant, tant parfois, on frôle la réalité.

Si on arrêtait par exemple de laisser les enseignants faire le job et si l’on mettait à disposition une machine à délivrer les diplômes, on gagnerait en efficacité non ? Et si on condamnait les futurs criminels avant qu’ils ne commentent leurs méfaits…tiens ça me rappelle un film, ça.

Personne n’est épargné, c’en est troublant parfois de lucidité, mais j’avoue qu’est-ce que ça fait du bien…hâte de voir les prochains tomes. Quelques planches pour y goûter un peu,

M.G

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2022…

Cf : De Philippe GELUCK, 2017.

Il faut bien cette avalanche de mots et de positivité pour entamer cette nouvelle année, je remercie les lecteurs et lectrices qui se sont intéressé(e)s à mon blog.

T

C’est aussi l’occasion de faire un petit bilan,

commencé en juillet 2016, j’enregistrais à l’époque 332 vues, pour 126 visiteurs,

en 2017, 2567 vues pour 1409 visiteurs,

en 2018, 4286 vues pour 3100 visiteurs,

essoufflement en 2019 avec 3443 vues pour 2577 visiteurs,

en 2020, 3317 vues pour 2574 visiteurs et

en 2021, 2493 pour 1620 visiteurs.

Depuis deux années, moins de publications il est vrai, mais je compte y remédier.

M.G

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Pierre LEMAITRE, Le serpent majuscule.

Pierre Lemaitre,

Goncourt en 2013 avec Au revoir Là-Haut,

a choisi d’éditer ce manuscrit,

son premier roman dans la veine polar/ Roman noir,

dans lequel il va franchement exceller.

« ce vieil homme au teint pâle qui attend sans impatience qu’un autre serpent, majuscule lui aussi, lui passe autour du coup le noeud de son corps froid et définitif. p.140″

Il explique son projet dans l’avant-propos au lecteur.

Sinueux, à/un sang froid,

ce serpent…

Le serpent majuscule par Lemaitre

J’avoue n’avoir jamais été déçue par ses titres jusqu’à présent.

Il arrive d’être plus exigeante quand on a lu plusieurs titres d’un auteur qu’on a apprécié, j’avais donc une petite appréhension qui a été très vite balayée.

Je me suis bien marrée à suivre Mathilde, tueuse à gages émérite et infatigable, j’avais en tête Besson et Léon à la lecture qui ne me lâchait pas.

Subversif et efficace, comme Mathilde, pour qui tuer est un vrai jeu d’enfants

« Avec Mathilde , jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. »,

reste un souci, et pas le moindre.

Ce n’est pas tant dans la réalisation des missions que ça pêche, ni dans l’exécution, parce que Mathilde est dans son domaine une experte,

 » faut scotcher le tout. Pour ça, à nouveau le rouler dans un sens, passer le scotch de l’autre côté, rouler le type dans le sens inverse et faire ça combien de fois, et ce lit placé là, bon, dans une chambre, un lit, c’est ce qu’il y a de plus logique, mais quand on veut rouler un tueur dans un tapis, c’est encombrant.c’est le reste. »

Je n’en dirai pas plus au risque de dévoiler l’intrigue.

« L’effet positif de la colère, c’est que ça vous éloigne des morosités quotidiennes, c’est comme une parenthèse de vie dans l’océan des emmerdements. »

Heureusement,

« C’est un grand dalmatien d’un an au regard bête, mais à l’esprit tendre. De temps en temps, il ouvre un œil, regarde la lourde nuque de sa maîtresse, pousse un soupir. Il n’est jamais totalement en confiance avec elle, elle a des sautes d’humeur, surtout ces derniers temps. Au début, tout allait bien, mais maintenant…« 

c’est un serpent qui avance, Majuscule.

Un roman bercé d’humour noir que j’ai apprécié et que je relirai même volontiers c’est dire, et je l’imagine très bien version long métrage.

M.G

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Les victorieuses, Laetitia COLOMBANI.

Des voix victorieuses,

non plus trois comme avec la tresse,

mais deux voix à entendre,

Solène brillante avocate, qui au sortir d’une audience voit son client se jeter dans le vide à l’annonce du verdict et qui fait un burn out

et Blanche, active de l’Armée du Salut un siècle plus tôt.

L’idée de combats acharnés à mener,

« Les obstacles ne sont que des cailloux sur la route, lui dit-il. Le doute fait partie du chemin. Le sentier n’est pas uniforme, il y a des passages agréables, des tournants raboteux et pleins d’épines, du sable, des rochers, avant les prairies couvertes de fleurs… Il faut continuer d’avancer quoi qu’il en coûte. »

de nos jours, Solène pour se reconstruire, trouver du sens à son existence , sur le conseil de son psy, elle postule pour un emploi d’écrivain public au Palais de la femme,

« C’est sans doute la tâche la plus difficile qui lui ait été confiée. Elle n’avait pas saisi jusqu’alors le sens profond de sa mission : écrivain public. Elle le comprend seulement maintenant. Prêter sa plume, prêter sa main, prêter ses mots à ceux qui en ont besoin, tel un passeur qui transmet sans juger »

foyer d’hébergement pour les femmes désoeuvrées, un gouffre s’ouvre pour Solène, elle qui vient d’un milieu aisé, rencontre pour la première fois la misère à ses pieds.

« Du temps, voilà ce que demandent les associations. sans doute ce qu’il y a de plus difficile à donner dans une société où chaque seconde est comptée. Offrir son temps, c’est s’engager vraiment. »

Rencontres et portraits de femmes de caractère qui ont connu des trajectoires malheureuses : Cynthia qui porte la colère en son sein , les tatas africaines, leur salon de thé et la zumba pour sourire et cajoler, la Renée qui a connu « l’enfer (qui) a duré quinze ans p.175. »et parallèlement Blanche Peyron

 » Cette fin de XIXe siècle offre peu de perspectives aux filles issues de la bourgeoisie. Instruites dans les couvents, elles sont mariées à des hommes qu’elle n’ont pas choisis. – Nous les élevons comme des saintes, puis nous les livrons comme des pouliches-, écrit George Sand, qui refuse haut et fort l’hymen qu’on veut lui imposer. Il est très mal vu pour une femme de travailler. Seules les veuves et les célibataires sont réduites à cette extrémité. Peu d’emplois leur sont accessibles, hormis la domesticité, la confection, le spectacle et la prostitution. (p. 35) »

et Albin, l’engagement de deux vies pour les autres,

les nécessiteux, les infortunés de la rue qu’il faut aider, quitte à déplacer des montagnes.

« Blanche le voit déjà, son Palais de la Femme : un refuge pour toutes celles que la vie a malmenées, que la société a mises de côté. Une citadelle, où chacune aura son logis bien à elle, une chambre chauffée, aérée, confortablement meublée. Une chartreuse de paix.

Un Palais pour panser ses blessures et se relever. (p. 179) »

Un très bel hommage rendu sans aucun doute, une découverte pour moi des époux Peyron, de leur implication et leur courage avec l’Armée du Salut.

L’écriture de Colombani reste lumineuse, sonne assez juste sans tomber dans le féminisme à outrance, ce que j’ai apprécié.

cf : wikipédia Palais de la femme 1920

M.G

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Sale Gosse, Mathieu PALAIN.

« Leur faire entendre qu’en rentrant dans le rang ils éviteraient la taule ou le cimetière, c’était comme crier dans le désert.

À quatorze ans, la mort, ils n’y croyaient pas. »

« Le foyer, c’est le cinéma, et le milieu ouvert, la photographie. Un film, tu le vis à je ne sais pas combien d’images par seconde, et l’histoire t’embarque. La photo, elle reste figée, mais à force de la regarder, tu perçois les détails, le second plan. Le milieu ouvert, c’est ça : tu as l’impression d’avoir perdu le contact, alors qu’en fait tu as pris du recul pour comprendre ce que tu regardes.« 

Mathieu Palain, un père éducateur social et l’envie pour ce journaliste de voir ça de plus près, alors quoi de mieux qu’une immersion à la PJJ d’Auxerre pendant six mois pour tâter le terrain, se faire son idée, se confronter aux destins de ces jeunes. Un style hyper réaliste, frappant de sincérité qui essaie de nous livrer cette expérience brute.

P22
« Le foyer, c’est le cinéma, et le milieu ouvert, la photographie. Un film, tu le vis à je ne sais pas combien d’images par seconde, et l’histoire t’embarque. La photo, elle reste figée, mais à force de la regarder, tu perçois les détails, le second plan. Le milieu ouvert, c’est ça : tu as l’impression d’avoir perdu le contact, alors qu’en fait tu as pris du recul pour comprendre ce que tu regardes »

Un rythme saccadé, des mômes abîmés dont on envie peu la situation, une certaine impuissance..teinté d’espoir fracassé avec Wilfried, seize ans, placé en foyer, une mère absente et toxico, on le balade d’instances en instances, Wilfried essaie de se construire, pas toujours les bonnes associations, et la vie à la cité n’arrange rien, faut jouer les caids. Pourtant, il pourrait y avoir une issue plus favorable, avec cette sélection et ce niveau de foot, il pourrait faire carrière. Non, ça c’était avant d’exploser la mâchoire de l’autre joueur..c’est fini maintenant..et puis vla que sa daronne, cette inconnue rapplique et réclame ses droits, rien de tel pour enchaîner les conneries, c’est un sale gosse ! Comment avancer quand on te dit que faut frapper pour survivre? Comment faire pour exister sans exploser ? Et Wilfried est un exemple parmi d’autres. Un flow en arrière-fond, des images évocatrices qui participent à la réussite de ce petit livre, dont je verrai bien une adaptation.

M.G

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Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson.

Je ne suis pas de ceux là,

j’aime que l’on me souhaite mon anniversaire,

c’est l’occasion de revoir les copains et de partager un bon moment,

presque je serai même un peu vexée qu’on l’oublies, j’avoue, après deux ans d’anniversaire confinés,

j’attends avec impatience le prochain,

non pas parce qu’il marquera mon entrée dans la quarantaine, que je vis plutôt bien,

non simplement parce que j’espère retrouver bien plus de monde que les deux dernières fois…trop pandémiques à mon goût.

Allan Karlsson lui pour son centenaire n’a pas envie de cérémonial, il recherche un vent frais de liberté, car quoi de plus ennuyant que de voir tous les rabats joies qui l’entourent, aussi quoi de plus naturel que de s’évader, de fuir de sa chambre en belles charentaises pour faire l’école buissonnière et retrouver son âme d’enfant, l’insouciance.

Cette folle cavale reste tout de même ardue pour un centenaire, mais autant s’offrir ce qu’il y a de mieux,

s’affranchir de quelques conventions,

par exemple, voler cette valise à roulettes que ce jeune voyou lui demande de veiller quelques minutes à la gare, prendre le car en allant le plus loin possible avant de découvrir que ce bagage est fourré de billets à n’en plus compter tous comme les ennuis à venir et

éliminer

les obstacles qui se dressent sur le chemin.

Nous suivons donc Allan au cours de cette cavale complètement déjantée, ubuesque et drôle car inattendue.

Derrière ce vieux, se cache une personnalité bien trempée, que l’on découvre au fil des chapitres qui retracent sa longue vie,

et notamment son talent indéniable pour les explosifs :

« Et à quoi puis-je être utile, je vous prie ? répondit Allan. Il n’y a que deux choses que je sache faire mieux que la plupart des gens. L’une d’elles est de distiller de l’eau-de-vie avec du lait de chèvre et l’autre est de fabriquer une bombe atomique.
— C’est exactement ce qui nous intéresse, dit l’homme.
— Le lait de chèvre ?
— Non, dit l’homme. Pas le lait de chèvre.

et son rôle politique, les dirigeants croisés

« Dis-moi Allan … fit remarquer Mao Tsé-toung.
Ton ami, là… ça n’a pas l’air d’être Einstein!
– Ne dites pas ça, répondit Allan. Ne dites pas ça., « 

les conflits armés et événements marquants.

« C’est ainsi que l’agent américain Allan, tout hermétique à la politique qu’il fût, en collaboration avec le physicien nucléaire apolitique Iouli, fut à l’origine de l’anéantissement de l’Union soviétique. »

Cette aventure m’a rappelé L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire ikéa de Romain Puertolas, elle est tout aussi rythmée, inédite, somme toute ce à quoi on ne pourrait penser à première vue si l’on restait fixé sur le cliché du vieux/sénior.

Méfiez-vous des vieux, ils ne sont pas toujours si innocents. Ils ont de l’expérience.

« Allan interrompit les deux frères en leur disant que s’il y avait une chose qu’il avait apprise en parcourant le monde, c’était que les plus insolubles conflits de la planète avait démarré de cette façon : « T’es bête ! – Non, c’est toi qui es bête ! – Non, c’est toi ! » La solution était bien souvent de partager une bouteille d’une contenance minimale de soixante-quinze centilitres, puis de regarder vers l’avenir.
– Alors tu penses que soixante-quinze centilitres d’alcool pourrait résoudre le conflit entre Israël et la Palestine ? lui demande Bosse. L’histoire remonte quand même jusqu’à l’époque de la Bible !
– Pour ce conflit-là, il faudrait peut-être augmente
r la dose, mais le principe reste le même. »

Ce roman suédois est tout ce qu’il y a de plus rafraichissant, détonnant, il ressemble à un rêve que l’on fait, parfois sans queue ni tête, farfelu à souhait sur..454 page tout de même ! Bel exploit de longévité…

M.G

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L’ivresse des libellules, Laure MANEL.

L'ivresse des libellules par Manel

C’est ma première rencontre avec cette auteure, imaginer quatre couples de quadra, bons copains qui décident de passer l’été ensemble, un huit-clos assez réaliste

, qui se lit bien,

assez léger mais qui m’a laissé sur ma faim.

« Chacun est venu avec ses besoins et ses envies. Pour la plupart, ils comptent avant tout se reposer. Découvrir la région aussi, évidemment, mais surtout se détendre après une année à courir, à subir des contraintes, à supporter des charges, à se fatiguer… C’est le moment de recharger les batteries, d’accumuler de l’énergie. Les vacances, il n’y a que ça de vrai. Et ils aiment les passer ensemble, comme cela. Même si cette fois l’absence des enfants résonne et le presque silence ambiant les étonne. C’est reposant, culpabilisant et/ou un peu cruel, selon les uns ou les autres. Mais c’est leur choix cette année. »

Ce qui devait être un beau moment de retrouvailles se retrouve polluer de petites névroses et devient un moment de relâches des susceptibilités, qui soit est contenu soit explose aux visages de chacun, et c’est sur cette partie que j’ai moins adhérée, été moins convaincue.

« Après un homard et un kangourou, des libellules… pour clore cette (fausse) trilogie animalière… Point de drame, cette fois… juste de l’ ordinaire. La vie comme elle est, avec ses petits travers, Tantôt rude, tantôt légère, la vie comme elle est, douce-amère.« 

M.G

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Rivage de la colère, Caroline LAURENT.

Rivage de la colère

4 ème : »Certains rendez-vous contiennent le combat d’une vie.

Septembre 2018. Pour Joséphin, l’heure de la justice a sonné. Dans ses yeux, le visage de sa mère

Mars 1967. Marie-Pierre Ladouceur vit à Diego Garcia, aux Chagos, un archipel rattaché à l’île Maurice. Elle qui va pieds nus, sans brides ni chaussures pour l’entraver, fait la connaissance de Gabriel, un Mauricien venu seconder l’administrateur colonial. Un homme de la ville. Une élégance folle.

Quelques mois plus tard, Maurice accède à l’indépendance après 158 ans de domination britannique. Peu à peu, le quotidien bascule, jusqu’à ce jour où des soldats convoquent les Chagossiens sur la plage. Ils ont une heure pour quitter leur terre. Abandonner leurs bêtes, leurs maisons, leurs attaches. Et pour quelle raison ? Pour aller où ?

Après le déchirement viendra la colère, et avec elle la révolte.

Roman de l’exil et de l’espoir, Rivage de la colère nous plonge dans un drame historique méconnu, nourri par une lutte toujours aussi vive cinquante ans après.

Ma mère.
Je la revois sur le bord du chemin, la moitié du visage inondée de lumière, l’autre moitié plongée dans l’ombre. Ma géante aux pieds nus. Elle n’avait pas les mots et qu’importe ; elle avait mieux puisqu’elle avait le regard. Debout, mon fils. Ne te rendors pas.

Il faut faire face. Avec la foi, rien ne te sera impossible… La foi, son deuxième étendard. Trois lettres pour dire Dieu, et Dieu recouvrait sa colère, son feu, sa déchirure, la course éternelle de sa douleur.

Ce roman est tout simplement prodigieux,

il évoque un drame humain, un fait historique,

décolonisation programmée et terrible

avec force et finesse.

Le style est souple et délié,

de cette douceur et du récit émane la colère sourde, qui arrive.

« Ça veut dire quoi, l’indépendance ? Qui est indépendant ? L’êtes-vous vous-même ?
J’ai longtemps cru en ce rêve. Liberté, autonomie. Applicable aussi bien en politique que dans l’intimité. Je t’aime, je ne t’aime plus, si je ne t’aime plus je pars, ma vie ouverte aux quatre vents. Je crois que je me trompais. L’indépendance, je veux dire la pure, la véritable, l’absolue, n’existe pas.
« 
On est toujours le colonisé d’un autre.« 

Ce roman est éclairant, les îles Chagos ne sont pas les plus connues, elles semblent lointaines et exotiques, elles ne seront pas oubliées dans le processus d’expropriation,

aussi sauvage soit-il.

« Je me souviens des couleurs.
Le reste, vidé, oublié.
Le soleil descendait dans la mer et la mer n’était plus bleue mais orange.
Le rouge des femmes.
Le noir de la cale. Nos peaux tassées.
Le gris cendre d’un chien.
Je me souviens du vert, du beige et du kaki.
Et au milieu de tout ça, les pleurs de ma mè
re. »

C’est sans doute dans le récit d’une vie,

dans cette histoire familiale qu’on peut marquer davantage les esprits,

la colère est d’autant plus_____________________________________________________________________ légitime et devient lutte à porter sur la scène, jusqu’à devenir

insoutenable

« .J’accuse le gouvernement anglais de nous avoir monnayés et sacrifiés sur l’autel de la guerre froide.
J’accuse le Premier ministre Harold Wilson de nous avoir rayés de la carte de notre propre pays.
J’accuse les dirigeants mauriciens de l’époque d’avoir trahi l’indépendance.
J’accuse les élites coloniales de nous avoir laissés dans l’ignorance – pas d’école, pas de livres, pas de révolte.
J’accuse l’armée américaine d’avoir fait de notre île une citadelle d’acier.
J’accuse le silence qui entoure depuis trop longtemps notre drame.
Il est temps de faire tomber les masques. (page 127) »

Un roman que je recommande aussi bien pour le style que pour l’histoire, vous n’en sortirez pas indemne,

M.G.

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Touriste, Julien BLANC-GRAS.

 

Pris un peu de retard sur les articles, les lectures restent abondantes.

Une jolie surprise que cette lecture, partie sac sur le dos, version globe-trotteuse, oups erreur.. C était pas moi..

C était Julien Blanc-Gras, qui m’a emmène faire un tour du monde, vivifiant et entraînant.

J’ai presque oublié que j étais allongée sur mon transat, le livre entre les mains.

L’écriture est vive, fluide, sans chichis, je suis passée d’un pays à un autre au gré des chapitres, il a su rendre le voyage intéressant, ça ressemble à un récit de voyage, mi carnet de bord, mi carte postale. Dépaysant et agréable lecture, que je recommande.

Ci-joint un morceau choisi..

« Dans la plupart des pays, ma couleur de peau trahit le gringo. Je trimballe l’Occident avec moi, je ne peux pas y échapper. Mes origines inspirent la fascination ou le ressentiment, et toute la palette de préjugés se situant entre les deux. L’idée la plus répandue veut que mon portefeuille soit mieux rempli que celui de l’autochtone. Le gamin qui demande une pièce, l’ado qui propose du shit, le vieux qui vend un collier de coquillages pourri pour la 24e fois de la journée : situations inévitables dans les pays dépourvus de sécurité sociale. Sous l’anecdote de voyage, toute la thématique Nord-Sud. Face à l’indigène indigent, le touriste peut adopter des attitudes variées, que nous allons examiner ici :

1. L’indifférence : Je ne suis pas responsable de la misère du monde. Ce bambin est bien mignon avec sa main tendue et son ventre gonflé par la malnutrition, mais chacun ses problèmes, mon petit gars. Tu vois, moi je n’ai plus de batteries à mon portable et je ne vais pas enquiquiner tout le monde.

2. La compassion : Oh mon Dieu, c’est horrible, cet enfant est pieds nus. Un sentiment noble à manier avec précaution. Souvent inefficace, voire contre-productif. Donner une paire de chaussures au petit gars peut, certes, améliorer son quotidien. Ne pas oublier que le petit gars risque de se faire dépouiller par un plus gros avant d’avoir fait cent mètres.

3. L’agacement : T’as qu’à bosser, fainéant. J’ai déjà vu des touristes insulter et chasser physiquement des enfants qui demandaient poliment une petite pièce. Je recommande l’interdiction de passeport pour ceux-là.

4. La culpabilité : Je suis un monstre, je viens de m’offrir un baptême en deltaplane et je refuse de payer un soda à cet enfant. L’avantage de la culpabilité, c’est qu’elle atteste de l’existence de votre conscience. Vous êtes conscient d’être conscient, donc vous êtes, quelque part, quelqu’un de bien. La culpabilité est une option narcissique.

5. La théorisation : Tout ça, c’est la faute de la société. Vous avez parfaitement analysé le poids de l’inertie sociale et la cupidité aveugle des organismes financiers responsables du carnage. Une fois ce constat établi, cet enfant a toujours faim.

6. Le dandysme christique : Pleurons notre impuissance avec style. Consiste par exemple à glisser une liasse de billets sous un clodo endormi. Garder une pièce pour dissoudre dans une caïpirinha les larmes que vous arrache la douleur du monde.

Le touriste navigue entre ces humeurs au gré de l’état de son âme. Parfois, il aide. Sa simple présence remplit des estomacs. Parfois, il altère, dénature, ravage les endroits qu’il visite, le plus souvent par ignorance. Il ne sauve pas le monde, il n’est pas là pour ça. Le touriste finit toujours par rentrer chez lui. »

M. G

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L’archipel des Larmes, Camilla GREBE.

Mon chouchou de l’été.

Brillantissime.

Inconnue aux bataillons,

je l’ai acheté avant de partir, et j’ai été complètement happée par l’histoire.

Le déroulement de l’enquête est atypique, une longue séquence temporelle, sur plusieurs décennies et générations.

Son 4ème livre, 2ème prix du meilleur polar suédois, je lis de plus en plus de polars scandinaves, j’avoue que celui-ci m’a complètement subjugué.

L’intrigue est habilement menée, la construction particulièrement astucieuse et joue avec nos nerfs et nos frustrations, nous rendant complètement accroc.

Tout débute en 1944 à Stockholm, lorsqu’une mère de famille est retrouvée assassinée et clouée au sol…et semble se perpétuer dans le temps, comme une étrange malédiction, doublée par une histoire de la condition féminine de la police et de l’évolution des mentalités, ce n’est pas triste, mais instructif.

« dans la police, les discussions vont bon train : les femmes peuvent-elles vraiment œuvrer sur le terrain, compte-tenu des exigences à respecter en matière de force physique et de stabilité mentale ? »

« Elle sait que Fagerberg la traite mal, plus que mal d’ailleurs : son comportement est incompréhensible. Visage de pierre est un anachronisme vivant. La Suède est un pays moderne qui vient d’adopter des propositions sur l’avortement pour toutes et le congé parental. Les femmes peuvent travailler où elles le souhaitent et l’amour est, sinon libre, du moins un peu plus insouciant qu’avant grâce à la pilule contraceptive.« 

Fagerberg serait-il passé à côté de tout ça?« 

Aurait-il hiberné pendant toute la fin des années soixante – le mouvement étudiant, Woodstock et les féministes qui clament haut et fort que même les affaires privées sont politiques?« 

Une jolie pépite que je vous recommande, âme sensible s’abstenir, amateur de polar..jetez-vous dessus.

M.G

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Tant de raisons de s’aimer, recueil.

Erreur de casting.

J’avoue,

trouvé dans une boîte à livres, couverture acidulée..

Je me sus dit du gai, du léger.. Pour les vacances.. J ai été trop vite.. Bien trop vite..

Donc pour moi ce sera..

Tant de raisons de ne pas aimer..

Avoir négligé le coin de couverture.. Le H… Que j aurai pu si j’avais été attentive relier à.. Harlequin. 😭

Je me suis fait surprendre par l’idée de recueil..

La modernité du dessin.. En fait, c est une édition anniversaire avec un leitmotiv.. Le chiffre 40..qui apparaît dans les 7 nouvelles,

pas maso, je me suis arrêtée à 6..mère courage,me disant, peut-être cela a t il.. Évolué ?

Des histoires clichés, un arrière-fond de cendrillon et de pretty woman englué dans de la guimauve, du mièvre et du cucul la praline à volonté.. Au mieux je me marrai au pire ou j’imaginais une version thriller pour pimenter un peu tout ça.Bref,on ne m’y prendra pas deux fois..

Celui ci sera donné bien volontiers à la prochaine boîte à livres que je croiserai..

Vivement,

et fera une autre heureuse.. M. G

Ps : comme je suis sympathique, je vous épargnerai.. Tout extrait.

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Éden Monica SABOLO.

Le premier de ma Pal estivale,

choisi, acheté,

au gré du bandeau bien racoleur.

La promesse d’un petit goût de paradis avec un titre pareil.

Je ne connaissais pas Monica SABOLO, donc une découverte.

279 pages,

Et un livre qui m’a déçu… Et pourtant je le sais il ne faut pas toujours se fier au bandeau..

Car à mon sens il n est.. Absolument pas remarquable, ou.. Je n ai pas su céder au charme menaçant d Éden.

L’esprit de la forêt aurait pu être envoûtante, encorcelante.. Que nenni..

J ai eu l’impression d’une ébauche, d’une idee qui se delitait au fur et à mesure de la lecture, qui ne m’a pas convaincu..

Un côté nature mystique qui aurait pu m’emporter volontiers, ici au milieu de cette nature verdoyante et de ses luxuriantes étendues d’eau creusoises.. Idéal.. Presque.. Mais raté..

Pour autant, si certains lecteurs veulent me donner leur sentiment, j’offre la 4ème.. Généreuse que je suis, accompagné d’un coin de ciel bleu.. Après une matinée à 12 degrés..on profite du moindre rayon de soleil.. Je suis prête pour l’automne.

Petit bonus.. Un extrait.. Au hasard.. Pour le style..

M. G

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Il était deux fois.. Franck THILLIEZ.

Il était une fois,

une nouvelle vague déferlante de polars, le temps des vacances. THILLIEZ nous emmène dans un dédale initié par la disparition de Julie, 17 ans, fille de gendarme, à Sagas, petit patelin.

Une machinerie redoutable, un style qui accroche , aucune autre solution que d essayer de démêler les fils emmêlés, de chercher le grain de sable qui pourrait gripper.

Des énigmes, anagrammes et palindromes qui s’ élucident et mènent à d’autres chemins, toujours plus sombres et ténébreux..

Une douce descente aux enfers tout dans l’ esthétique. THILLIEZ est redoutable et les 600 pages ont été dévorés en deux jours..

Bref, un vrai plaisir, et je n’avais absolument aucun doute à ce niveau, une valeur sûre du thriller. Je n en dirai pas davantage, il ne faut pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs.. M. G

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Au petit bonheur la chance! Aurélie VALOGNES.

Au petit bonheur la chance par Valognes

Je me suis dit un peu de légèreté après les essais sur la prison..le titre sonnait bien, j’ai aimé d’autres titres d’Aurélie Valognes alors zou c’est parti.

1968, Jean a six ans quand sa mère Marie le laisse du jour au lendemain à la grand-mère.

Le gamin subit, le choc des cultures, l’eau non accessible, la marche quotidienne, mais mémé a bon coeur,

« Jean la serre dans ses bras : son odeur de savon à la lavande mêlée au pain perdu beurré l’entête. Ce parfum-là restera comme celui de son bonheur avorté. Celui de l’enfance qui s’achève, avec ses illusions. elle adore son petit Jean, elle veille sur lui. »

Progressivement les liens grand-mère petit-fils deviennent de plus en plus forts

« Lucette n’a pas beaucoup de sous, les repas sont simples, mais riches d’amour. Cela doit être ça, le secret des recettes de grand-mères. »,

et ça tombe bien parce que Marie, sa mère, pour qui ce placement devait être temporaire joue les prolongations, elle est montée sur Paris (un brin, on se croirait avec Balzac..), et ne donne guère de nouvelles..et puis quand finalement elle se décide, nouveau séisme et il est bien de taille. Un peu déçue, Valognes peut nous embarquer par sa malice, mais ici je ne l’ai pas retrouvée, j’ai trouvé que Jean avait du mérite avec mémé, mais j’ai trouvé le tout trop timoré, Jean est dévasté mais il semble tout juste déçu et en colère, mémé Lucette fait comme mauvais fortune bon coeur..mais de là à dire au petit bonheur la chance..il y a..un mur..si j’ose dire.

« C’est comme ça Jean. Ceux que tu aimes le plus vont et viennent, repartent et reviennent. En prenant un bout de ton coeur à chaque fois. Mais tu ne vas pas te priver d’aimer de peur de devoir souffrir un peu? Tout ce bonheur ne vaut il pas un petit pincement au coeur ? »

J’aurais aimé plus de développement autour du personnage de Marie, et du contexte historique (références trop sommaires à mon goût) car il m’a semblé trop peu crédible.

Au final, une lecture agréable, le style étant toujours fluide, mais une impression de superficialité demeure, MG.

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Une institution dégradante,la prison. Corinne ROSTAING.

Reçu dans le cadre de la dernière Masse critique de Babélio, que je remercie ainsi que les éditions Gallimard, en nrf essais.

J’avoue avoir été assez curieuse, je me suis dit que cela pourrait ressembler à un plaidoyer en faveur d’une réforme de la prison.



« Les prisons fascinent et répugnent à la fois. On les connaît peu, ce qui suscite fantasmes et représentations »

Une institution dégradante, la prison par Rostaing

et bien je me suis dit c’est l’occasion de mettre un pied dedans en toute quiétude et de voir si justement je partageais ces stéréotypes et lieux communs, si j’allais être surprise d’un point de vue sociologique Corinne Rostaing est pile dans la démarche pas de doute, une partie des références étaient déjà bien connues, notamment Dominique Schnapper, je n’étais donc pas novice.

L’essai de 273 pages retrace bien les différents moments de réflexion de l’auteure et est nourri de sources multiples et d’années de recherches, une introduction, quatre chapitres avant une conclusion, un style académique sans être trop technique des données qualitatives assorties de quantitatifs, ce qui le rend assez pertinent et intéressant à mon sens.

« La population carcérale ne cesse d’augmenter en France.Elle a doublé entre 1975 et 1995 passant de 26000 à 56000 détenus en vingt ans. »p.35

Historique de la notion, évolution du concept dans le temps, témoignages, distinctions de sens entre prisons et maisons d’arrêts, entre les différentes peines et leurs traitements, j’ai beaucoup appris.

Déchanté aussi.

Au terme je suis assez convaincue sur la prison comme « condition » dégradante plutôt que comme accès à la réinsertion, la question essentielle de l’ouvrage étant : Quel sens peut-on donner aujourd’hui à la peine et à la prison dans la société démocratique?


Cela m’a interrogé sur effectivement le sens que l’on pouvait donner à la peine de prison, les attentes et exigences à avoir. La prison comme « épreuve »p.70, l’enfermement au delà du sens littéral, le « s’en sortir » j’ai été intéressée par la typologie proposée et les idéal-type de carrière recensées comme la « carrière glorieuse, la carrière laborieuse, et la carrière honteuse ». p.239.

Certaines peines ne semblent pas suffire à rétablir l’équilibre, semblent injustes, par ailleurs le livre montre que le passage par la case prison, n’est statistiquement pas des plus efficaces (taux de récidive, individus brisés), je reste toutefois très attachée aux valeurs de justice, d’équité, de respect de règles, et dans une moindre mesure dans mon quotidien, je veille à faire respecter des règles et à conseiller en matière de punitions et de sanctions au niveau éducatif, je ne pourrai pas endosser une posture trop molle qui consisterait à dire que la prison est inutile et qu’il faut la supprimer, elle me semble être un mal nécessaire pour une vie en société, mais je suis assez lucide sur une justice à plusieurs vitesses, celle des cols blancs que Rostaing décrit aussi par exemple. Quelques alternatives sont données ou exemples, j’aurai aimé en voir davantage. C’est bien le concept de dignité qui est au coeur de la condition carcérale et au sens que nous souhaitons lui donner autour auquel il faut/faudrait s’atteler.

M.G

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Alia CARDYN, Mademoiselle PAPILLON.

Mademoiselle Papillon

Un roman que l’on m’avait recommandé pour le style ( je n’avais aucune idée du thème abordé) qui traite du quotidien d’une infirmière de 30 ans en… néonatologie intensive, ainsi qu’ un hommage à Thérèse Papillon, infirmière, décédée en 1983 reconnue « Juste parmi les Nations » dont l’auteure a entendu parler lors de sa visite d l’abbaye de Valloires et de son préventorium, des anecdotes qui ont nourri le récit avec un apport de fictif.

Pour d’autres informations de biographie sur melle Papillon,

cf éléments de biographie:Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9r%C3%A8se_Papillon#cite_note-1

« Très tôt, elle s’engagea dans le service de santé des armées et servit pendant les batailles d’Artois, de la Somme et du Chemin des Dames. Puis elle sera affectée à l’Armée d’Orient et mena un combat dangereux, en Serbie, contre le typhus. Elle reçut pour son action d’Infirmière-major durant la Première Guerre mondiale, la croix de chevalier de la Légion d’honneur en 1916, la Croix de Guerre 1914-1918 et la Croix de Saint-Sava durant la campagne de Serbie.

Après l’armistice, elle se mit dix-huit mois au service des populations sinistrées de l’Est du département de la Somme. À Vraignes-en-Vermandois, elle soigna des enfants et décida de consacrer sa vie à lutter contre le fléau que constituait alors la tuberculose. Le préfet de la Somme lui offrit la possibilité d’installer à l’abbaye de Valloires un établissement pour enfants.

En 1922, Thérèse Papillon s’installa définitivement à Valloires. Elle fonda l’Association du Préventorium de Valloires qui avait pour but d’accueillir des enfants souffrant d’affections pulmonaires. »

Je ne connaissais pas Alia CARDYN, le style est fluide et l’histoire se tient plutôt bien, j’avoue apprécié de plus en plus les notes laissées en fin de lecture sur les références, et la genèse du roman, c’est appréciable de partager cette intimité avec ses lecteurs. La construction est ingénieuse, on découvre Gabrielle notre infirmière qui nous plonge dans son quotidien difficile et notamment la salle 79. Au fil des chapitres, on découvre son environnement et on apprend que la mère de Gabrielle qui a écrit plusieurs romans demande à sa fille de lire un manuscrit, dans lequel elle évoque Melle Papillon. Evidemment les échos s’intensifient, entre l’histoire de Mlle Papillon et le travail de Gabrielle, une belle mise en lumière et un hommage à ces héroines du quotidien dans deux époques si différentes.

Quelques extraits :

Pour mlle Papillon :

« Face à la tuberculose, le combat est perdu d’avance. Le mycobacterium tuberculosis ne progresse pas de la même manière dans un corps nourri et sain. La malnutrition transforme la maladie latente en une tuberculose active. Le manque d’apport sert l’ennemi. L’ignorance aussi. Chaque semaine, j’explique la progression de ce fléau aux mères de famille. À la façon dont elles me regardent, je vois bien qu’elles me prennent pour une folle. (pages 42-43) »

« Incipit] Gabrielle :

  • « Un vingt-cinq arrive ! Qui prend ?
    Cette phrase, nous la redoutons toutes.
    […]
  • Garçon ou fille ?
    Ce n’est pas une question anodine. Ce n’est pas la même question que celle formulée avec impatience à l’annonce d’une grossesse. Ici, on veut savoir parce que le sexe est un facteur important. Les filles tiennent mieux que les garçons. Les bébés noirs tiennent mieux que les bébés blancs. Placez un prématuré blanc à côté d’une prématurée noire et la différence sera le plus souvent majeure. Soudain, les lois de la nature privilégient le sexe faible, la couleur de peau qui a subi tant d’injustices. »

« De toute façon, si on consacre sa vie aux autres pour des mercis, cela ne dure pas longtemps. On donne parce que cela a un sens profond pour soi. Parce que c’est ce qui nous nourrit, nous élève, nous anime. C’est une tout autre posture. On devient ces mains qui dessinent un rêve et l’individu disparaît au profit d’un miracle, celui d’enfants qui trouvent enfin refuge. »

Et même pour Gabrielle qui effectue ses gestes de façon mécanique et qui commence à en souffrir d’être confronté à la détresse des nouveaux nés,

« J’ouvre la bouche mais ils refusent de sortir.Je dois tenir bon pour eux.

Pour l’accompagner. Nous avons donné tous les médicaments possibles.Nous avons fait le maximum.Aucun des trois n’a bougé.Leurs cerveaux tentent d’appréhender l’inconcevable.Leurs yeux sont fixés sur moi. Ils attendent que je leur explique comment la vie peut s’effacer là où elle existait avec tant de force, dans ce petit corps chaud et dans toutes les promesses qu’il convoque.Je dois prononcer ce mot qi me donne envie de vomir.Ce mot que personne ne veut entendre.Je sais que c’est inimaginable mais Anatatole est en train de mourir. Il a besoin de vous. De vos bras.p59. »

de se sentir impuissante et de tout repasser pour voir si un autre possible pouvait émerger.

Un roman qui fait la part belle aux femmes sans verser dans le féminisme, ce qui est très appréciable et avec justesse, sans en faire des tonnes…et une petite surprise.

Je retiendrai un beau moment d’humanité, des drames intérieurs et de petites victoires et je suis contente d’avoir tout simplement fait connaissance avec melle Papillon.

Pour le coup, j’ajoute ce lien pour une photographie d’époque et melle Papillon (à gauche) et ses alliées :

Cf site : Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France

http://www.ajpn.org/sauvetage-Abbaye-de-Valloires-289.html

Thérèse Papillon à Valloires, 1944
source photo : Coll. Yad Vashem
crédit photo : D.R.

https://i0.wp.com/www.ajpn.org/images-lieu/1509122044_13210_9_1944.jpg

M.G

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Une évidence, Agnès Martin-Lugand.

Une évidence par Martin-Lugand

« Il y a des moments où tout s’arrête, où l’on voit sa vie défiler en l’espace d’un quart de seconde. C’est effrayant, c’est déstabilisant, surtout qu’on ne peut pas lutter contre. Il y aura un avant, un après. »

Plusieurs titres à mon actif, Agnès Martin-Lugand retranscrit ce qui dans des moments ordinaires peuvent retrouver un caractère extraordinaire, d’expériences de vies vécues dont on peut avoir d’autres lectures, et c’est bien là son point fort, je trouve. « Après les gens heureux lisent et boivent du café, Entre mes mains le bonheur se faufile, La vie est facile ne t’inquiètes pas, désolée, je suis attendue..j’avoue apprécié ces titres à rallonge mais, qui, en même temps, sonnent comme une évidence qu’on aurait oublié…

Le style est fluide,
feel good,
il y a toujours quelque chose d’apaisant, de léger qui émerge..d’un malheur.
Une autre façon de voir, de rebondir pour avancer. Même à baigner dans l’évidence on peut passer à côté, ne pas voir, un questionnement sur les relations mère-fils et ses évolutions intéressantes et une approche un peu moins courante.

« Est-ce qu’un beau matin, on se réveille, on voit son enfant et on réalise qu’à partir de maintenant, c’est d’égal à égal, d’adulte à adulte ? On réalise qu’on a perdu son bébé, même si au fond de notre cœur, il le reste jusqu’à la fin de nos jours, simplement on n’a plus le droit de le lui dire, de lui en faire la démonstration, sous peine de le vexer, sous peine qu’il revendique plus fort son indépendance. »

Ce n’est pas le roman que j’ai préféré, les personnages en transition constante et le personnage principal de Reine m’ayant un peu agacé, presque caricatural, et disons que j’y trouve moins de crédibilité, d’épaisseur que dans les romans précédents qui me semblaient plus réalistes, mais cela reste un moment agréable de lecture.

« Pacome devenait un personnage de roman, il quittait le réel pour s’incarner dans le papier.Plus il perdait de réalité, plus j’ouvrais les yeux. Particulièrement sur notre histoire. Elle était vouée à l’éphémère. Ne l’avais-je pas su dès notre première nuit ? J’avais eu besoin de cet homme d’un autre temps pour me permettre de respirer au milieu du tourment, je m’étais raccrochée à lui pour tenir, pour traverser la plus grande épreuve de ma vie – dire la vérité à mon fils – pourtant je savais qu’il n’était pas l’homme de ma vie, celui dont je rêvais pour finir mes jours. Pacome avait été un voyage, un voyage bouleversant, passionnant et passionné, qui m’avait nourrie, qui m’avait fait grandir, mais qui était arrivé à son terme. On rentre toujours d’un voyage. »

M.G.

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Concours écriture.

Une première,

je me suis lancée,

j’ai choisi celui-là,

après 2 essais j’ai envoyé mon texte, le thème me parlait, la forme libre, le format..A4, on verra bien, fin juin..affaire à suivre.

« Communiqué de presse


GRAND CONCOURS FRANCOPHONE D’ÉCRITURE SUR LE THÈME:
« MAMAN recto verso»

Lundi 8 mars au samedi 8 mai 2021


Du 8 mars au 8 mai 2021, Les Espaces Culturel E.Leclerc invitent tous les francophones à
participer au grand concours d’écriture lancé par l’artiste plasticien Franck Ayroles.
Le thème retenu «Maman recto verso », doit permettre à tous ceux qui souhaitent
participer, d’exprimer leurs sentiments sur le sujet universel. Qu’il s’agisse de poèmes,
lettres ou témoignages… Les meilleurs textes seront sélectionnés par un jury présidé par
Julie Gayet (Actrice, Productrice), également Marraine de la Fondation des Femmes, et
composé de David Foenkinos (Écrivain, Réalisateur), Christelle Chassagne (Adjointe
Culture et Mécénat, Conseillère Régionale), Charlotte Ortega (Directrice Espace Culturel
E.Leclerc Niort), Romain Le Roy et Françoise Bazerque (Responsables Librairie Espace
Culturel E.Leclerc Niort), une Représentante de la Fondation des Femmes,
Monique Jourdain, l’artiste Franck Ayroles et Asma Harrad Ayroles.
La récompense? Faire partie des privilégiés qui verront leur œuvre publiée dans un livre
d’art de Franck Ayroles.
Le livre sera diffusé dans le réseau des Espaces Culturel E.Leclerc, les bénéfices seront
reversés à la Fondation des Femmes.
Le thème: Maman recto verso.
Tous et toutes à vos plumes pour participer à ce concours d’écriture.
Être maman ; qu’évoque ce sujet pour vous ? Laissez vos coeurs s’exprimer librement.
Mettez à dessein vos expériences , vos émotions, pour livrer sincèrement vos histoires ( récits ,
poèmes , témoignages….)
Soyez vrai.e.s , authentiques , singulier.e.s pour décrire vos sentiments sans jugement ( recto
verso) : ( peurs , bonheurs, espoirs , frustrations, colères ,épanouissement , force , fragilité ….)
tout état d’être, fait sens à la maternité.
Que vous ayez choisi d’être maman , ou pas , que vous soyez une maman biologique ou
d’adoption , mère d’accueil ou de substitution , en couple ou seule , maman d’un enfant différent
ou dévastée par la perte prématurée de votre enfant ,une maman en alternance , itinérante :
participez !
La parole des hommes est aussi primordiale pour aborder et nourrir cette thématique, quel regard
portez vous sur les femmes, quelles qu’elles soient , dans leur rôle de mère?
Que ce soit de vos mamans ou de l’absence de celles ci , de vos belles mamans , de la mère de
vos enfants ou du double rôle à tenir sans la présence de celles ci , livrez vos émotions librement!
La multidiversité de vos récits portera haut les couleurs de ce concours d’écriture ; faites preuve
d’audace.
Ecrivez sans tabous l’intensité de votre amour ! Réjouissez vous ou angoissez vous de voir
grandir vos enfants , de les voir quitter le nid , espérez reconquérir l’amour d’un enfant avec
lequel vous êtes fâché.e.s . Osez , sans préjugés , décrire le bouleversement suscité dans vos
vies par l’arrivée d’un enfant , la transformation de votre corps , votre relation de couple , votre
rapport au temps , aux autres , le baby blues ou la charge mentale et sociétale que cela a pu
modifier .
Participez !
Plus vous serez nombreux à concourir, plus bouleversant sera le livre consacré aux mamans .
Ce concours sera peut-être une manière pour certains d’exprimer enfin leurs sentiments

MG

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Voyageur,Boisserie/Stalner/Rollin/Guarnido

Voyageur : Présent, Tome 1  par Boisserie
Voyageur : Passé, Tome 1  par Boisserie
https://m.media-amazon.com/images/I/61cJu8UDlGL._SX210_.jpg
https://m.media-amazon.com/images/I/6118Y+NhC-L._SX210_.jpg

La série bd Voyageur se compose d’un ensemble de trois cycles autour d’un même personnage central, Voyageur, à différents âges et différentes époques : passé, présent et futur.

Deux frères ont le pouvoir de se déplacer dans l’espace et le temps, mais ne parviennent pas toujours à se coordonner, et se cherchent en différents lieux et époques.

Ils portent une marque et une distinction.

Chaque cycle (présent, passé, futur ) nous invite à une nouvelle escale,

des incursions historiques, un saut dans le temps, si je n’ai pu lire que quelques titres, je trouve le projet audacieux et intéressant mais les albums sont inégaux, tant au plan du dessin que du scénario.

j’essaierai de compléter ces premières impressions quand je trouverai d’autres tomes, assez mitigées.

MG

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Le pays des autres, Leila SLIMANI.

Le Pays des autres par Slimani
La plume et le talent de conteuse de Slimani transpire dans ce nouveau roman.
Un pan de l’histoire familiale et de l’héritage narrée en toute simplicité.

« Lorsqu’elle était arrivée au Maroc elle ressemblait encore à une enfant. Et elle avait dû apprendre, en quelques mois, à supporter la solitude et la vie domestique, à endurer la brutalité d’un homme et l’étrangeté d’un pays. Elle était passée de la maison de son père à la maison de son mari mais elle avait le sentiment de ne pas avoir gagné en indépendance ni en autorité »

Belle technique, un équilibre subtil entre le roman familial, la fresque historique et le Maroc colonial de l’après-guerre, les dissensions, les traces du colon et les tensions vives.

4ème :
« En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons.
Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits? »

Au pays des autres

cohabitent les colons et les indigènes,

les terres fertiles et les sols arides,

les grands propriétaires et les petits,

les exilés (Mathilde et les natifs (Amine) »,ci, c’est comme ça”. Cette phrase, elle l’entendrait souvent. À cet instant précis, elle comprit qu’elle était une étrangère, une femme, une épouse, un être à la merci des autres. Amine était sur son territoire à présent, c’était lui qui expliquait les règles, qui disait la marche à suivre, qui traçait les frontières de la pudeur, de la honte et de la bienséance. »

les croyants et les infidèles,
« Tous les sentiments qui s’élevaient en eux leur apparaissaient comme une traîtrise et ils préféraient donc les taire. Ils étaient à la fois victimes et bourreaux, compagnons et adversaires, deux êtres hybrides incapables de donner un nom à leur loyauté. Ils étaient deux excommuniés qui ne peuvent plus prier dans aucune église et dont le dieu est un dieu secret, intime, dont ils ignorent jusqu’au nom. »

les femmes….des hommes,
« Aïcha connaissait ces femmes aux visages bleus,. Elle en avait vu souvent, des mères aux yeux mi-clos, à la joue violette, des mères aux lèvres fendues. A l’époque, elle croyait même que c’était pour cela qu’on avait inventé le maquillage. Pour masquer les coups des hommes. »

les soldats, l’ombre de la guerre et l’idée d’une pacification.
« J’ai cru en ce pays, comme un illuminé croit en Dieu, sans réfléchir, sans poser de questions. Et j ‘entends qu’on veut me tuer, que mes paysans cachent dans des trous des armes pour m’abattre, qu’ils me pendront peut-être. Qu’ils n’ont fait que semblant de cesser d’être des sauvages. »

C’est un beau roman,
c’est une belle histoire
avec sa rudesse et sa justesse, que je relierai avec plaisir,
M.G






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Né sous une bonne étoile, Aurélie VALOGNES.

Né sous une bonne étoile par Valognes


Merci Frédérique pour ce livre vitaminé, je comprends ton enthousiasme, un feelgood court mais qui sonne juste.
Un bel hommage aux enseignants et aux équipes éducatives, en tant que Cpe j’ai apprécié comme tu le sais et la mission décrochage scolaire me parle effectivement bien.
J’avais en échos le cancre, et cela m’a fait pensé à notre travail au quotidien.

« Le cancre
Jacques PRÉVERT
Recueil : « Paroles »

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.
“Le Cancre”, tiré du recueil “Paroles” paru aux éditions Gallimard
© Fatras/ Succession Jacques Prévert, pour les droits audiovisuels et numériques
« 

4ème :

« A l’école, il y a les bons élèves modèles… et il y a Gustave.
Depuis son radiateur au fond de la salle, cet éternel rêveur scrute avec curiosité les oiseaux dans la cour ou les aiguilles de la pendule qui prennent un malin plaisir à ralentir chaque jour. Il aimerait rapporter des notes presque parfaites à sa mère, mais ce sont surtout les convocations du directeur qu’il collectionne pendant les cours. Pourtant, Gustave travaille avec acharnement durant tous les soirs. II passe plus de temps sur ses devoirs que la plupart de ses camarades, mais contrairement à Joséphine, sa grande sœur pimbêche et première de classe, cela ne rentre pas dans l’ordre. Pire, certains professeurs commencent à le prendre en grippe et à le croire fainéant.
Parfois, il suffit d’un rien pour qu’une vie bascule du bon côté… Un roman universel, vibrant d’humour croustillant et d’émotion constante. »

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité à grimper aux arbres, il passera sa vie entière persuadé qu’il est totalement stupide. »
Einstein savait de quoi il parlait. »

Parfois renverser les perspectives,

s’intéresser à l’élève dans sa globalité,

l’écouter, est salvateur, il est des rencontres que l’on n’oublies pas ,

des professeurs/personnels qui ont marqué » dans tous les sens du terme, celui qui vous galvanise, touche à quelque chose, donne du relief, interroge, …

« L’instituteur avait toujours le même cérémonial, qui donnait à Gustave l’envie de vomir. M.Peintureau prenait un malin plaisir à distribuer les copies dans un ordre bien précis : de la moins bonne note à la meilleure. Celle de Gustave était immanquablement la première à être rendue. Celle de la place officielle de « cancre ». Et chaque fois, quels que soient les efforts, M.Peintureau ne pouvait s’empêcher d’ajouter de manière désobligeante : « On touche le fond et tu continuer de creuser », ou encore : « Aucun commentaire,tu as la note que tu mérites. »

et j’en aurai un certains nombres d’anecdotes qui vont dans ce sens et d’une certaine réciprocité.

« Cela faisait à peine plus de dix ans qu’elle enseignait, et pour la première fois, elle remarquait que dans « enseigne » il y avait « saigne ». Était-ce fait exprès ? Comme un avertissement subtil, un effet secondaire indésirable, sur une notice dont elle n’aurait pas lu les caractères inscrits en minuscule. L’école n’était pas seulement un lieu où l’on apprenait, mais où, parfois aussi, l’on souffrait. »

C’est vrai il faut suivre et comprendre les règles du Jeu et une certaine norme pour évoluer plus facilement, mais ne pas rentrer dans les cases ne fait pas de vous un incapable, un marginal peut-être.

Il faut rester humble et optimiste à mon avis pour durer dans le métier. »

« De ces phrases qui blessent un enfant à vie. A moins que, sans le savoir, il ne lui ait donné une rage de réussir, d’aller le plus haut possible. Pour prouver que rien n’est écrit.Ne plus avoir d’espoir, c’était ça le véritable échec. »

Un livre qui tient ses promesses qui se lit bien, que j’ai apprécié et qui mériterait d’être davantage lu…

M.G

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Le vent nous portera, Jojo MOYES.

Forcément, en commençant cette lecture, j’avais en tête Noir Désir,

Le vent nous portera par Moyes

Je n’ai pas peur de la route
Faudrait voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien là
Le vent nous portera….

1930,

les Etats Unis,

le contexte d’une bourgade charbonnière et les aléas des mines, le monopole et le rapport du patron à ses ouvriers, larbins,

esclaves presque,

l’ambiance toujours un brin raciste, il fait bon vivre..au Kentucky,

« Mais puisque je vous dit que c’est une bibliothèque pour Blancs…
– Les choses changent.
– Allez dire ça aux encapuchonnés quand ils viendront défoncer notre porte. »

Alice notre Anglaise un peu trop impétueuse, convole en juste noces avec un bel Américain, une planche de salut pour elle, dont le quotidien, partir en coup de vent

La vie conjugale, lui avait-on dit, serait une aventure. Un voyage vers un nouveau pays ! Elle avait épousé un Américain, après tout. Une nouvelle gastronomie ! Une nouvelle culture ! De nouvelles expériences ! Elle s’était imaginée à New York, impeccable en tailleur deux-pièces, dans des restaurants animés et sur des trottoirs fourmillants. Elle écrirait en Angleterre, se targuant de ses nouvelles expériences.

et les règles familiales étriquaient, une honorable sortie qui convient à tous apparemment. Etre dans le vent

« Chère Alice,
Je suis désolée que la vie maritale ne soit pas à la hauteur de tes attentes.
(…)
Si tu choisis malgré tout de revenir sans ton époux, je dois t’informer que tu ne seras pas la bienvenue ici.

Ta mère qui t’aime »

Alice se voit déjà partir à l’aventure et découvrir tout un paysage, mais voilà, elle se retrouve peine campagne, au gré du vent endossant le rôle d’épouse traditionnelle, grandes désillusions le vent tourne, avec un beau-père tyrannique.

Heureusement il y a ce projet un peu fou de Roosevelt, pour promouvoir l’alphabétisation, une bibliothèque itinérante, où des femmes partent livrer: délivrer chez les habitants des livres, bd, documentaires, aux coins les plus reculés..Une entreprise ambitieuse et délicate car enfin, les femmes ne sont pas destinées à d’autres fonctions que celle de procurer un bonheur marital et cette initiative va leur coûter cher…sentir passer le vent du boulet..

Un roman d’apprentissage, aux échos d’émancipations féminines marcher contre le vent aux références littéraires multiples hommage à la littérature, une invitation à voir où le vent nous portera, se laisser porter oui, éviter les bourrasques. De quoi méditer, une écriture toujours aussi fluide et agréable avec Jojo,

M.G

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Ma réputation, Gael AYMON.

Ma réputation par Aymon
Ma réputation,
est un court roman des éditions Actes sud junior,
abordable pour un public adolescent et qui trouvera sans doute un échos,

j’entends une certaine justesse dans le récit, outre le fait qu’il pourrait convenir dans le cadre d’un travail en lettres et interdisciplinarité.

Il aborde les difficultés des adolescents, les relations amoureuses et le positionnement, le besoin d’appartenir à un groupe pour s’émanciper, le relationnel filles-garçons avec une certaine crédibilité et du réalisme.

Les premières lignes :


« .En m’embrassant, il a raté ma joue. Enfin, c’est ce que j’ai pensé quand j’ai senti ses lèvres effleurer les miennes très vite. C’est quand j’ai croisé son regard que j’ai su que Sofiane l’avait fait exprès. Et puis il a filé vers le bus. Je n’avais rien vu venir! Depuis quand est-ce qu’il se fait un film dans sa tête? On dirait que les ennuis commencent ! »

Laura semblait avoir trouve sa place dans le groupe des garçons, mais voilà les relations évoluent, et Sofiane semble vouloir se rapprocher. S’ensuit alors le malaise, car enfin comment retrouver le groupe d’avant?

Un moment de bascule :

« Alors c’est possible. Perdre ses amis en une seconde et demie et se retrouver le bolos de la classe ! »p19:

Le chamboulement et l’ostracisme du groupe, de la classe,

avant de retrouver ses marques,

car enfin tout prend proportion à cet âge, et c’est bien normal.

La Chute.

Elève épanouie,

dégringolade progressive, appréhensions et peurs .

Laura résiste, combattive, mais elle surprend les regards inquisiteurs, les expressions et sourires déplacés, tout semble s’accumuler, les esquives, l’envie de fuite.

Puis,

viennent les rumeurs, la photo et les réseaux sociaux avec l’insulte qui la poursuit jusque sur un site porno.

« Le pire, c’est que je les comprends ! A force d’être salie, je me sens sale. Je suis rentrée dans le rôle, je m’habitue. Quelle raison ils auraient de prendre ma défense, de venir vers mois, puisque même à mes yeux, je ne les vaux pas ? C’est pour ça que je ne vois pas d’issue. Je me dis que quelque part, j’ai dû chercher ce qui m’arrive. Le pire c’est que Laura n’a rien vu venir elle ne comprend pas « 

« Qu’est-ce que je vais faire, bordel ? Même si je changeais de lycée, ou de pays, il y aura toujours quelqu’un pour trouver ça sur le net !  (p.68).. »

ce qui a pu se produire, elle est visée tout simplement. Est-ce que le fait de na pas avoir répondu favorablement à Sofiane est à l’origine de tout ce déferlement de haine ?

Laura se retrouve dans un mécanisme aux effets pervers, jusqu’à ce qu’elle finisse par comprendre, pour avancer et sortir de ce noeud, l’incompréhension, le manque de clarté, un regard obturé qui ne prend pas en compte la situation, parce qu’il en faut du recul, de la distance .Encore faut-il avoir connaissance de la complexité du problème.

« Le directeur m’a posé plein de questions, de plus en plus précises (…) Je m’aperçois que mon histoire est peut-être banale, qu’elle doit être décrite dans les livres ou des manuels. Peut-être, alors, que des solutions existent aussi? »

J’ai apprécié dans le roman le traitement fait du harcèlement et sa continuité en cyber, Laura nous fait vivre son expérience, immersion totale du lecteur et rôle et impact de la réputation et du respect, principe sacrilège de l’adolescent. L ‘auteur a su évoqué avec intelligence et discernement le phénomène de la réputation en ne simplifiant pas outre mesure le relationnel.

M.G

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L’institut, Stephen KING.

Heureusement, je n’appartiens pas au public cible de l’institut :

ni « TP, ni TK. »

Il faut dire que les critères sont assez sélectifs, Luke en sait quelque chose, et pourtant il aurait préféré ne pas savoir.J’ai apprécié la présence très sommaire de Marjorie.

« La vieille femme s’appelait Marjorie Kellerman et elle tenait une bibliothèque de Brunswick .Elle appartenait également à un truc qui s’appelait l’Association des bibliothèques du Sud-Est.Une association qui n’avait pas un sou, précisa-t-elle, « parce que Trump et ses potes ont tout repris.Pour eux, la culture, c’est comme l’algèbre enseignée à un âne. »p.18

L'Institut par King

King campe le décor, horrifique,

qui se met progressivement en place,

rouages, implacables.

L’institut vit pour un but ultime, rattaché à une ambition folle, des recherches qui transcendent toute éthique.

Un système bien rôdé, redoutable, solide, à première vue inébranlable, une véritable machine de guerre

.Et puis comme souvent, King parsème de signes,

« Les petits détails font les grandes histoires », « les grands événements naissent de petits riens »p19.

autant de pièces de puzzle qui s’imbriquent au fur et à mesure de la lecture.

Un institut de l’horreur, une accumulation d’abominations qui rappellent l’univers concentrationnaire nazi (compartiments, l’Avant, l’Arrière, les différents niveaux,

« De retour au Niveau A – qui correspondait à l’aile des résidents, Luke l’avait compris maintenant -, il tomba sur les jumelles, Gerda et Greta, immobiles, les yeux écarquillés par la peur. Elles se donnaient la main et tenaient des poupées elles aussi identiques. Luke se serait cru dans un film d’horreur

.A,B,C..)

« Il pensait aux Juifs à qui on tatouait des numéros sur les bras quand ils entraient dans les camps à Auchwitz ou Bergen-Belsen. Une idée totalement ridicule, et pourtant..p.117 :

insensibilité et manque d’empathie des encadrants, conditionnement (récompenses/ punitions),

« ça ne fait pas plus mal qu’un pincement . Alors sois gentil, assieds-toi dans ce fauteuil. Ce sera terminé dans sept secondes. Et Gladys te donnera une poignée de jetons.Si tu compliques les choses, je te mettrai quand même la puce, mais tu n’auras pas de jetons.Bon tu en penses quoi ? p.117 (…) la gifle fit bourdonner ses oreilles avant même qu’il s’aperçoive que la main de Tony avait quitté sa hanche. p118.

déshumanisation des enfants kidnappés qui enchaînent des tests quotidiens.

Ils ont été choisis, pour être des cobayes,

-On te racontera ce qu’on sait, ce que nous disent les aides-soignants et les techniciens, mais à mon avis, c’est du baratin. George est de cet avis. Iris, elle… » Kalisha rit.
« Elle est comme l’agent Mulder dans la série X-Files. Elle veut croire.
-Croire à quoi ? »
Le regard de Kalisha – empli à la fois de sagesse et de tristesse – lui donna une fois de plus des airs d’adulte.
« Que c’est juste un petit détour sur la grande autoroute de la vie et que tout va s’arranger à la fin, comme dans Scooby-Doo.

prétendûment au service de la nation…Il faudrait s’en féliciter presque,

King reprend ses valeurs chères : le monde de l’enfance et de l’adolescence, les pouvoirs psychiques, les trahisons de l’adulte censé protéger, »

Luke n’avait jamais rencontré d’adulte impitoyable. Jusqu’à aujourd’hui. Une constatation effrayante. Son premier réflexe fut de la rejeter en la qualifiant de ridicule. Il l’étouffa dans l’oeuf. Mieux valait se dire qu’il avait mené une existence protégée. Il était préférable – et plus sûr – de croire que Mme Sigsby était ce qu’il croyait qu’elle était, jusqu’à preuve du contraire. »

l’amitié salvatrice.

Tout repose sur un fil ténu d’espoir, une infime probabilité de déjouer les statistiques

« Vous pouvez en rire, vous pouvez crier si vous voulez, de toute façon, vous perdez. » Paul Simon ~ »

Un bon King de 2019 que je relirai bien volontiers et qui va rejoindre les autres sur mes étagères déjà bien garnies,

MG.

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Elévation,Stephen KING

Élévation par King

4ème : « Dans la petite ville de Castle Rock, les rumeurs circulent vite. Trop vite.
C’est pourquoi Scott Carey ne veut confier son secret à nul autre que son ami le docteur Bob Ellis. Car avec ou sans vêtements, sa balance affiche la même chose, et chaque jour son poids diminue invariablement. Que se passera-t-il quand il ne pèsera plus rien ?
Scott doit également faire face à un autre problème : les chiens de ses nouvelles voisines ont décidé que sa pelouse était le lieu idéal pour faire leurs besoins. Entre le couple et Scott, la guerre est déclarée. Mais lorsqu’il comprend que le comportement des habitants de Castle Rock, y compris le sien, envers les deux femmes mariées met en péril le restaurant qu’elles ont ouvert en ville, il décide de mettre son « pouvoir » à contribution pour les aider. »

« Un roman joyeux, exaltant et teinté de tristesse. » Entertainment Weekly.

147 pages pour s’élever,

147 pages pour un compte à rebours,

inexplicable,

inéluctable,

terrifiant,

le cheminement se fait rapidement dans l’esprit du lecteur, sans s’appesentir,

quelques échos,

La peau sur les os,

il faudrait penser à te remplumer Scott Carey.

Il faudrait garder un peu de souffle,

pour respirer,

plutôt que de guerroyer contre tes voisines lesbiennes,

cela ne peut durer qu’un temps, Scott,

un joli biais de satire sociale comme toujours,

un bel hommage à l’amitié, un bon King, pas le plus connu mais qui ne vous lâche pas à la lecture,

et laisse à réfléchir,

« Je me sens gai. C’est peut-être fou, mais c’est vrai.Des fois, j’ai l’impression de suivre le meilleur régime amaigrissant du monde »

poids plume,

avec gravité..

« Scott se rappelait sa joie quand il avait enfin trouvé le courage de monter sur la balance au début du mois. Son ravissement même. Perdre du poids régulièrement depuis le préoccupait, oui, mais pas tant que ça. C’était letruc des vêtements qui avait changé la préoccupation en peur. »p.14

MG

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Contes de la Blanche-Nuit, Esteban PERROY

Contes de la Blanche-Nuit par Perroy

Une nouvelle fois je remercie babelio et les éditions L Harmattan pour ce nouvel envoi. J’avoue aimer particulièrement les recueils de nouvelles et suis une inconditionnelle de King, Esteban Perroy l’est visiblement aussi.

Un recueil de « 13 » nouvelles précédé d’une préface et d’un avertissement au lecteur ou à toute âme sensibleà l’image des 13 chiffres du cadran.

Chaque nouvelle correspond à une heure de lecture, La légende de Safik inaugure le recueil à 19h, en douceur, avec un conte pour adulte.

Ce qui est intéressant , c’est la variété des styles et des récits : tantôt journal de bord, thriller, chanson, mémoires, fable, drame, biopic animalier.
Les influences sont tout aussi variées, littéraire, musicale.

Mais voilà, j’ai aimé certains d’entre eux et en même temps je n’ai pas été..transportée, j’avais peut-être trop d’attentes.

Quand je lis un recueil, j’en attends une certaine unité, un fil, qui ici ne m’a pas convaincu, à trop vouloir aborder de thèmes, il me semble qu’on se disperse trop, et à mon sens dans l’horrifique, le terrifiant cela fonctionne moins.

Je le relirai à coups sûrs, mais en lisant les histoires indépendamment les unes des autres, et je pense que j’y trouverai davantage mon compte. J’ai aussi apprécié les notes de l’auteur et l’invitation à donner son avis.

extrait choisi :

21H Journal de bord

A la vie, à la mort.

…(…) « Une brillance nous éblouit au bout d’un couloir organique. Je laisse ma soeur me précéder et traverser ce rideau de lumière puis l’entends. Elle hurle et pleure mais je ne perçois aucune douleur dans ses cris. La pression augmente et après un shoot d’adrénaline, je me lance sur ce toboggan vertigineux pour glisser vers l’inconnu ».p35

M.G

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Le retour de Dorian GREY, VUKIC /BETBEDER.

Le retour de Dorian Gray, tome 1 : Le sacre d'Invisible 1er par Vukic
Le retour de Dorian Gray, Tome 2 : Noir animal par Betbeder

« Dorian Gray est un vieillard hideux au regard de dément. Seul son portrait, qu’il garde précieusement, lui rappelle qu’il fût un jour un jeune homme à la beauté surnaturelle. Aujourd’hui, Dorian n’inspire plus que dégoût et aversion. La jeune Phillis va pourtant poser un regard sur lui plein de compassion, sans jugement. Dorian est conquis. Pour la séduire, il doit redevenir ce qu’il était. Mais pour retrouver sa jeunesse, il faut nourrir le portrait… Et le portrait a faim de sang ! Seul un sang de coupable pourra inverser le processus. Pour transférer sa monstruosité sur la toile et revêtir la perfection de ses traits, il devra tuer quelqu’un dont l’âme est encore plus noire que la sienne. Depuis quelques temps un monstre insaisissable tyrannise Londres. Aucune arme ni aucun mur ne semble pouvoir l’arrêter… Et pour cause : il est invisible de la tête aux pieds ! »

Eté enthousiaste devant cette noirceur et cette violence que dégageait le tome premier, j’ai enchaîné avec le deuxième espérant que cela évoluerait, mais quelle déception,

j’ai trouvé que le scénario était si décousu, le personnage de Dorian Grey si creux, alors que j’avais des attentes,

et pourtant j’apprécie la fantasy, j’ai une prédiction pour le style horrifique, je suis habituellement bienveillante et rarement virulente, mais là, le sentiment de brouillon prédomine, le choix de mêler l’homme invisible ne m’a pas semblé judicieux,

je n’ai pas adhéré au scénario, alors que cela aurait pu être une réussite.

Il y a avait vraiment matière à exploiter à mon sens (le rapport à l’art, l’hédonisme…) et à davantage de finesse,

décadent.

Le retour de Dorian Gray - BD, informations, cotes

M.G

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Les frères Rubinstein, BRUNSCHWIG et LE ROUX.

Les frères Rubinstein, tome 1 : Shabbat Shalom par Brunschwig
Les frères Rubinstein, tome 2 : Le coiffeur de Sobibor par Brunschwig

« De 1927 à 1948, la vie de deux frères juifs d’origine polonaise, nés pauvres dans un coron du Nord de la France. Salomon, l’aîné, débrouillard et hâbleur, rêve de cinéma. Moïse, le cadet, intelligent et timide, réussit brillamment son parcours scolaire. Peu soucieux de leur identité religieuse, les évènements en feront d’abord une bénédiction avant d’entraîner Moïse au-delà des portes de l’enfer… »

Séquence bandes dessinées en série, j’avoue,

l’histoire est vraiment prenante, les dessins sont fins, les couleurs sont harmonieuses et concordent, rappel du contexte particulièrement difficile et pour ma part, j’ai eu cette impression de retour au sépia.

Un projet ambitieux que de traiter de ce thème, une série prometteuse pour ce duo.

Deux frères que tout opposent, un intellectuel brillant, et un débrouillard, des ambitions brisées par un contexte (antisémite,arrivée aux camps..) des déceptions mais de la persévérance, une très belle découverte que j’ai hâte de poursuivre. Pour se faire une idée : une des planches :

Les frères Rubinstein -1- Shabbat Shalom

M.G

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Dans la combi de Thomas PESQUET, Marion MONTAIGNE.

J’avais vu un reportage aussi ai-je été tentée par cet exemplaire trouvé à mon CDI, version bande dessinée 205 pages nourries d’une belle bibliographie et références précises.

Comment Pesquet en est-il arriver là ?

Dans la combi de Thomas Pesquet par Montaigne

Du rêve d’enfant à la combinaison d’astronaute, la tête dans les nuages, viser la lune, de la performance à l’obsession, le récit d’une obstination, une ténacité à toute épreuve. Avec beaucoup d’humour, on suit le marathon des préparations physiques et mentales, de la sélection, »Sur les 8413 candidatures déposées en ligne, nous n’étions que 1000 aptes à passer les épreuves »p.9,

des tests en pagaille, car enfin endosser la combi n’est pas donnée à tout le monde.

Dans la combi de Thomas Pesquet" de Marion Montaigne : après l'aventure  spatiale, la BD

.

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Au soleil redouté, Michel BUSSI.

Au soleil redouté,

le décor campé enivre les voyageurs,

peut-être trop vite,

peut-être trop fort,

 

comment ne pas s’extasier,

un petit coin de paradis,

un asile, terre de promesses,

qui doit inspirer nos 5 lectrices .

4ème « Au cœur des Marquises, l’archipel le plus isolé du monde, où planent les âmes de Brel et de Gauguin, cinq lectrices participent à un atelier d’écriture animé par un célèbre auteur de best-sellers. Le rêve de leur vie serait-il, pour chacune d’elles, à portée de main ? Au plus profond de la forêt tropicale, d’étranges statues veillent, l’ombre d’un tatoueur rôde. Et plein soleil dans les eaux bleues du Pacifique, une disparition transforme le séjour en jeu… meurtrier ? Enfer ou paradis ? Hiva Oa devient le théâtre de tous les soupçons, de toutes les manipulations, où chacun peut mentir… et mourir. Yann, flic déboussolé, et Maïma, ado futée, trouveront-ils lequel des hôtes de la pension Au soleil redouté… est venu pour tuer ? »

 

Fichier:DSC00031 French Polynésia Mooréa Island (8044046451).jpg

Bussi a l’art de nous transporter d’un univers à un autre dans tous ces romans, brillamment, de nous immerger pour mieux nous perdre dans le dédale,

il suggère des pistes, nous manipule habilement au travers de son roman tiroir.

Au coeur de la Polynésie,

guidé par cinq tikis, façon dix petits nègres,

encore faut-il écouter, sentir,

vibrer avec son » mana, »avant de se

comprendre ce qui est « tapu »,

tabou, tu, sacré,

pour mieux deviner..si ce n’est..essayer…File:Tahitimarae2.jpgsavoir lire les signes,

« avant de mourir je voudrais « 

les tatouages, « l’enata »

faire sens, pour trouver le meurtrier.

Au gré des fleurs de tiaré, des frangipaniers et de parfums d’exotisme, panaché de couleurs, avec Gauguin, http://www.leparisien.fr/resizer/SO8ovlJ8KKxDCHuoRETPjep8Shg=/932x582/arc-anglerfish-eu-central-1-prod-leparisien.s3.amazonaws.com/public/F5RYHNAI2VMP3GR7BHNGQKYQEE.jpg4 avril 1891 - Paul Gauguin part à Tahiti - Herodote.net

Bussi nous convie à la culture tahitienne, version murder party, il nous imprègne les sens, les couleurs, les détails,

l’ouie au travers du langage polynésien et de la culture,

l’influence de Brel, musique de fond, berce le lecteur, rythme le roman

https://youtu.be/PEwmj4Mq9kc

les hommages, le musée, la tombe du chanteur, l’héritage laissé,

le « haka »,Arearea (1892) de Paul Gauguin

la communion avec la nature,

l’oisiveté ou l’art de vivre qui a… retenu Gauguin .

 

 

 

Lu d’une traite hier, sans escale aucune, 432 pages d’un souffle, redoutable.

M.G

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Ian MANOOK, HEIMAEY.

Fichier:Yellowstone mud pot p1090998.jpg — Wikipédia_C’était quoi ça?

_Un type dans une marmite de boue, résume-t-elle, de nouveau affairée à numéroter les indices

_Et il est où, ce type, maintenant?

_Il mijote.

_Comment ça, il mijote, qu’est-ce que tu veux dire?

_Qu’il est toujours dans la marmite.

_Quoi !  Vous ne l’avez pas sorti de là?

_A mains nues dans les boues à deux cents degrés? Ne t’en fais pas, je garde un oeil sur lui et j’ai fait le nécessaire.Des uniformes sont partis au port le plus proche récupérer des gaffes à requin. p.26

Voilà, même dans le crime.

Je n’ai pas lu la trilogie mongole, j’ai eu le temps avant le confinement de prendre une Pal au CDI, et ce voyage en terres islandaises me paraissait..dépaysant.

Manook a l’art de nous dépeindre le décor, assurément, c’est son point fort, il nous embarque dans son histoire à coup de clichés et de couleurs résiduelles..

. »Une vaste plaine d’effondrement cernée de basses montagnes rodées, encore enneigées ça et là ; de longues et profondes failles, comme des balafres telluriques. Et les autres en gradin, étagées dans le basalte noir.Rien çà voir avec la passerelle de Gunnuhver. Cette fois, la dérive des continents a écartélé tout le paysage et le faille d’Almannagja, celle de tous les hommes, décale en hauteur ses deux rebords. Falaises jusqu’à quarante mètres d’un côté, blocs effondrés de l’autre »p.117

 

Namafjall | Solfatares sur le site volcanique de Namafjall p… | Flickr

Ce road trip de Jacques Soulniz avec sa fille Rebecca devait sonner comme une  belle et heureuse occasion, renouer les liens distendus, en partageant ses souvenirs de baroudeur en Islande, voilà ce qui devait se passer.

Mais vous vous en doutez..bien..Heimaey, c’est le lieu qui doit les réunir de nouveau, il connaît Soulniz,

cette petite île,

en 73,

elle avait été dévastée par l’éruption de l’Eldfell. Rebecca, quant à elle ne sait à quoi rime ce roadtrip, et si elle est subjuguée par ces panoramas, elle, ne compte pas faciliter les choses à son père, après tout, pourquoi le ferait-elle.

Et puis, ce chalutier le loki disparaît en mer, les mauvaises blagues s’enchaînent inexorablement,

comme un compte à rebours.

Les personnages apparaissent au fil de l’intrigue » Galdur » »,nez rouge » quel personnage atypique !,

 » Botty »,

parfois décousue,

mais ça concourt à l’étrangeté ;

les paysages lunaires,

des solfatares,

terres de souffre ou cratères parsemés de jets de fumées,

les légendes et le krummavisur,

jalonne le polar avec Kornélius, flic à l’instinct sûr et qui n’a pas froid aux yeux, en même temps, a-t-il vraiment le choix ?

Un bon polar que je recommande donc, les 571 pages se lisent bien et le rythme y est, et l’univers est bien campé, on est transporté,

M.G

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Infiniment, Marie-Françoise MONTAGNE.

Infiniment par Montagné

Reçu dans le cadre de la masse critique

avec Babélio,

que je remercie,

ce recueil de petits poèmes en prose se lit bien : NATURE P.81

« Viens avec moi
Tu connaîtras
Le bonheur de tout dire
Et la joie de tout en rire,
L’enchantement de l’été.

Viens avec moi
Je t’apprendrai la terre
La caresse sur les arbres
Les vieux troncs et les feuilles

L’amour de l’univers
Passionné et sauvage
Te dévoilera alors
Le mystère qui l’entoure :

Au plus profond des bois
(…..) »

48 poèmes..

pour cet infiniment,
aimé la texture nervurée,
le pastel et le format pour ce recueil,
une poésie de nostalgie, douce,
on commence par « Voeu »

on achève par l' »Insomnie »,
apprécié les quelques illustrations qui invitent à la contemplation,

« Si tu pouvais venir » le

« Poème d’une sentimentale »,
« Le mal d’amour »
J’ai le mal d’amour
et j’ai le mal de toi
C’est la chanson d’Eva
Chanson de Barbara
A présent je revois
Tes gestes et ton sourire
Tes coups de gueule
Ta jeunesse et ma vie
Et mes petites rancunes.
J’ai le mal d’amour
Je pense toujours à toi (…)p.53″

l’hommage à « Paris..Mon Paris » « vertige », une jolie prose des thèmes variés, et ..dernière surprise avec « humour »,

quelques traits et tirades bien senties qui en rappellent d’autres en échos..

comme « Le tact : c’est voir les autres comme ils se voient... »p.91 ou « Amour : semble né sous le signe de la grammaire : l’adolescent fait l’article, l’adulte conjugue,le vieillard décline » enfin « Un optimiste est celui qui fait ses mots croisés à l’encre ».

M.G

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La Malchimie, Gisèle BIENNE.

Il m’arrive au gré des lectures de m’orienter par phase, par thématique,

par espace,

curiosité concentrique,

je reviens de temps à autre sur du local, La malchimie par Bienne

du patrimoine,

Ici, le format atypique m’a plu,

tout en longueur,

la couverture,  le titre..une certaine audace,

du sombre de l’orageux à venir,

« Le ciel a viré au bleu marine avec à l’ouest des trainées jaune orangé. » p.23 et ce blé pourtant si lumineux…

de bon augure, et premier contact avec cette auteure.

4ème / éléments de biographie :

« Gisèle Bienne vit et travaille à Reims. Romancière et essayiste, elle a publié de nombreux livres… »

Lé récit d’un amour inconditionnel à la terre,

et d’un désenchantement :

« J’ai dix ans, mon avenir est avec Sylvain. Une petite ferme avec des chevaux, des journées entières auprès des bêtes dans un périmètre bien circonscrit qui nous semble illimité, un potager pour lui, un jardin d’agrément pour moi, des arbres,des fleurs, et des soirées à peaufiner des projets.  p21″

(…) J’ai vingt ans, ce n’est pas un rêve. Sylvain et moi traçons notre sillon de chaque côté d’une ligne de démarcation qui s’est creuse malgré nous. Je suis étudiante, il conduit le tracteur des son patron, laboure,ensemence,moissonne les champs de son patron et les traite. »Traiter, il a commencé jeune. On traite contre les maladies, pour les rendements, la propreté, curative, et intensive parfois. »p.22

Le goût de la terre, du terroir, maculée par les engrais, les poisons DIVERS, « la terre absorbe tout cela »,

les trahisons des grandes firmes et les empreintes laissées par la maladie,

une infamie,

une « malchimie »,

une nouvelle prison pour Sylvain, le grand frère amoureux des vastes espaces, qui dépérit au rythme de sa leucémie, de sa chambre stérile,

« Ils arrêtent la chimio…ça ne marche plus. Les blastes pullulent..c’est pas possible »p.200,

des ravages et des nuisibles …en perspective et des visites de sa soeur, fragile, dévastée

« Je joue les âmes solides mais je me sens vulnérable, au bord d’une faille, ça va passer, je vais tenir, tenir encore et si possible sans antidépresseurs, ni somnifères, des cochonneries, dirait Sylvain. Et si je présumais de mes forces »P.198.

Alternance du récit intimiste et d’un questionnement sur les enjeux de l’agriculture (histoire, jalons,) les forces en présence (firmes, propriétaires, utilisateurs), les lieux communs balayés par les stats. En définitive, un récit étonnant que j’ai apprécié, une belle fluidité dans l’écriture, dont on ne sort indemne.

M.G

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Les crayons de couleur, Jean-Gabriel Causse.

Les crayons de couleur par CausseSi une envie de colorier te prenait,

de voir tout en couleur,

de fuir les noirs, les blancs, les gris tristounes, de sourire tout simplement alors

 

il faudrait alors lire ce petit poche ensoleillé,« Une couleur vous manque et tout le monde chromatique est dépeuplé ». l’intrigue est simple, pleine de facétie,

4ème :  « Elle, c’est Charlotte, aveugle de naissance et scientifique spécialiste de ces couleurs qu’elle n’a jamais vues », un comble,

Lui c’est Arthur, employé dans une fabrique de crayons de couleur, aussi paumé que séduisant »,

ensemble ils vont tenter de rendre au monde les couleurs qui ont disparu,

comme une sucrerie, un berlingot, une fantaisie, un  petit brin de folie dont je vous livre quelques morceaux.

« Les gamins du monde entier sont invités ou contraints à dessiner avec tous les crayons de couleur ou tubes de peintures en leur possession.Certains parents n’hésitent pas à réveiller leur progéniture en pleine nuit pour qu’ils s’exécutent.Des déséquilibrés sont chassés des écoles où ils s’introduisent, des crayons de couleur plein les poches. »p276 de loufoque ce livre

« Le ciel bleu, rougi par le soleil mais privé de certaines longueurs d’onde, a un aspect étrange.Il lui manque toutes les nuances de jaune, d’orangé, de brun et de violacé alors que la nuit est en train de tomber.p250

L’intrigue est prévisible, mais on se laisse très facilement emporter par ce petit arc-en ciel, jolies digressions colorées ..du pâlichon à l’intensité des couleurs que de nuances…M.G

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Le syndrome du spaghetti, Marie VAREILLE.

1ère rencontre avec Marie VAREILLE,

et j ai passé un très bon moment avec Léa, adolescente, à l’avenir tout tracé, ambition basketball à haut niveau, mais tout se passe pas toujours comme on voudrait, y a toujours des imprévus.. Comme dans la vie.

« p194 _Papa nous faisait des spaghettis bolognaise tous les dimanches soir, je murmure »(…) Je prends le spaghetti de Papa et je le casse net, en plein milieu. Je le laisse retomber au milieu des autres, il dérange l ordre établi et éjecté ma ligne d vie-spaghetti sur le carrelage « . P194 » _Les spaghettis, c est fait pour être cuits, pour se mélanger, pour se casser, parfois c est raté, mais le plus souvent c’est délicieux. « 

Les chapitres marquent les étapes psychologiques traversées par Léa, un mélange young adulte et feelgood, que j’imagine bien relire, la recette prend, et le petit bonus, les dernières pages, sur la genèse du projet,

j ‘apprécie toujours ces dernières lignes,

partagées avec le lecteur,

une jolie rencontre donc qui me donne envie de lire d’ autres écrits, M. G.

Tranches vives…

J’aime ces nouvelles tranches vives qui ornent les bouquins, une belle part au livre objet que l’on re-découvre avec une touche de modernité, des couleurs, de quoi attirer les regards de lecteurs. M. G

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