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Lectures indélébiles Ecritures vagabondes

Journal de bord des lectures, critiques et moments d'écritures

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tragédie

Electre, de Sylvie Gérite, illustrée par Daniele Catalli.

Reçu dans le cadre de la dernière masse critique littérature jeunesse,

je remercie Babélio, et les éditions amaterra,

Electre - Justicière par Gerinte
48 pages joliment illustrées,

«  Près de la porte du palais, une troupe de femmes horribles s’est massée en murmurant. Leurs cheveux sont entremêlés de serpents, leur dos voûté porte deux ailes noirâtres et leurs griffes sont armées de fouets.  »

des tons chauds, vifs, agréables,

graphisme assumé par des lignes fortes, de l’orangé, du noir essentiellement et une belle entrée en matière pour ce grand classique .

« Electre revoit en pensée le visage trop lisse de sa mère, Clytemnestre, près du corps inanimé, et l’air satisfait d’Egisthe, le fourbe, le lâche cousin d’Agamemnon qui occupe désormais le trône.p.7″.
Une collection qui veut initier aux « grands personnages à hauteur d’enfant » et qui y réussit, sans conteste, cette version s’attache à Electre » justicière », Electre la vengeresse qui s’oppose à Clytemnestre ,simplifiée certes, mais l’on retrouve les traits de tragédie, les personnages Iphigénie, Oreste,

l’idée d’une malédiction, l’honneur,  les références mythologiques comme le sanctuaire de Delphes, et est abordable.

Le chapitre 1 commence par un portrait d’Electre et la tragédie est amorcée par le rappel des faits,

p.28 la mort étrange, brutale d’Agamemnon, la tristesse et le travail du deuil relayée ensuite par les intuitions données par les songes d’Electre renforcée par la tonalité élégiaque « ô le plus doux des jours!ô mon frère bien aimé ! ». Le dernier chapitre (8) s’achève sur la justice rendue aux dieux et aux offensés et au retour à la paix de la Cité.

J’ai apprécié p.48, in fine les références aux grands auteur à Eschyle, Sophocle, Euripide et évidemment Giraudoux, donc une belle découverte qui peut laisser une entrée sur la tragédie.

M.G

Antigone, Sophocle/théâtre/5/5.

Dernière représentation cette année,

après le 4 ème mur et l’évocation d’Antigone version Anouilh,

j’enchaîne avec celle de Sophocle, comme un cycle..

un goût..certain… pour le tragique, enfin n’est-ce pas ce que l’on peut attendre du théâtre, un retour aux sources?

« ANTIGONE. –

Fais ce que tu veux, mais moi, je l’ensevelirai, et il me sera beau de mourir pour cela. Ayant commis un crime pieux, chère je me coucherai auprès de qui m’est cher ; car j’aurai plus longtemps à plaire à ceux qui sont sous terre qu’à ceux qui sont ici. »

Traduction et adaptation Philippe Demain

avec Delphine Bechetoille, Christine Berg, Valentin Boraud, Jean-Michel Guérin, Camille Plocki, Stephan Ramirez, Gisèle Torterolo, Jean-Louis Wacquiez

mise en scène Christine Berg

dramaturgie Philippe Demain

scénographie i&mt lumières Jean-Gabriel Valot

costumes Françoise Kepler

régie plateau Morgane Barbry et Baptiste Nicoli

construction du décor Florent Gallier

administration Fabienne Christophle/G.E.F.

Coproduction ici et maintenant théâtre/Grand Théâtre de Calais/Espace Jean Vilar de Revin.

La cie Ici et maintenant théâtre est conventionnée avec le Conseil Régional Grand Est et la Ville de Châlons-en-Champagne. Projet soutenu par le Conseil Départemental de la Marne et la DRAC Grand Est (Aide à la production).

Avec la participation du Jeune théâtre national.

« KRÉÔN.

Et ainsi, tu as osé violer ces lois ?

ANTIGONÈ.

C’est que Zeus ne les a point faites, ni la Justice qui siège auprès des dieux souterrains. Et je n’ai pas cru que tes édits pussent l’emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n’es qu’un mortel. Ce n’est point d’aujourd’hui, ni d’hier, qu’elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes, et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées. Je n’ai pas dû, par crainte des ordres d’un seul homme, mériter d’être châtiée par les dieux. […

Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé. »

Une jolie mise en scène,

toute en modernité, il faut bien l’avouer, Antigone dépoussiérée n’a rien perdu de son charme,

effrontée comme toujours,

au coeur de conflits et d’un véritable destin individuel dépassant très largement la polis grecque, un moment de révolte bien servi par le jeu des comédiens.

MG

 

 

 

 

Pour aller plus loin, le lien vers le dossier de presse : http://www.theatredelamadeleine.com/images/programme/annee-2017-2018/antigone/antigone-ici-et-maintenant-theatre-presse.pdf.pdf

Les taches du léopard, Françoise Giroud.

«Pourquoi le léopard a-t-il des taches?» Les nombreux parents plongés dans... (Photo: Archives AP)

« À l’origine, Denis était de la chair à malheur et aurait dû le rester. L’enfant était « né sous X », c’est-à-dire d’identité non déclarée, abandonné à sa naissance par sa mère.
Or, le bébé malingre promis à une triste destinée était devenu ce beau jeune homme doré, ardent, audacieux, rieur, sain de corps et d’esprit, adulé par des parents attendris – un magistrat, une avocate, des chrétiens de gauche bon cru. Lui avait un visage maigre et sensible, intelligent, tourmenté ; elle, un lourd chignon blond qui croulait sans cesse, et alors, avec ses joues à peine poudrées et ses yeux larges, très bleus, elle semblait une adolescente. » 

« Le poil sera sombre, mais les yeux seront bleus, je crois, avait dit la femme de la Ddass. »

« Il se sentait préposé au bonheur. » _______
Mais,
il y a toujours un « mais » bien contrariant,
« Depuis vingt ans, les Sérignac s’étaient souvent interrogés, surtout au début : fallait-il prévenir Denis qu’il était un enfant adopté ? Et puis, devant la résistance d’Agnès, le couple avait refoulé toute velléité de lui révéler le secret de sa naissance. Un secret bien gardé, d’ailleurs. Mis à part la sœur d’Agnès et son médecin, nul n’était au courant ni ne s’était d’ailleurs étonné qu’il y eut un jour un bébé au foyer des Sérignac. La vérité avait été si profondément enfouie qu’on l’aurait crue dissoute. Mais la vérité que l’on cache ne se dissout jamais. p.18 »
Cela débute presque comme un conte de fées…Un enfant abandonné et recueilli par une
bonne famille,
tout pour être heureux,
si ce n’est le secret de l’origine,
comme si le léopard pouvait s’épargner ses taches,
comme si sa judaïcité, cet héritage pouvait être anodin,
«Si tu portes mon nom, tu hériteras d’un fardeau de larmes, la fin d’un certain bonheur, d’une certaine insouciance, d’une joie de vivre (…) c’est pourquoi il y a vingt ans, je n’ai pas voulu de toi. Je n’ai pas voulu mettre un enfant juif au monde », hurle Sarah, la vraie mère, à Denis
et,
est-ce que cette révélation à ses vingt ans doit tout bouleverser pour autant, tragique en un sens..une quête d’identité, troublée et amenée par des exils à répétition : en devenant citoyen du monde peut-on renier son héritage, fuite en avant, une histoire de pères, de mères et de racines transgénérationnelles qui semblent courir indéfiniment, destin fatidique, tout en interrogeant savamment, un beau roman que j’ai apprécié.
Réf : Françoise GiroudLes Taches du léopard par Giroud
2003, Editions Fayard. 258 pages
M.G

Ein Augenblick Freiheit, Pour un instant, la liberté,/Arash T.Riahi/ ciné.

 

    • Pour un instant, la liberté
    • (Ein Augenblick Freiheit)
    • Autriche, France
    •  –
    • 2008
  • Réalisation : Arash T. Riahi
  • Scénario : Arash T. Riahi
  • Image : Michi Riebl
  • Montage : Karina Ressler
  • Musique : Karuan
  • Producteur(s) : Veit Heiduschka, Michael Katz, Margaret Ménégoz
  • Production : Wega Film, Les Films du Losange

 

Eu l’occasion de visionner le long métrage hier en accompagnant des élèves,

un film poignant, dur..

Ouverture et clôture du film sur un peloton d’exécution de « dissidents »,

en VOST,

le film met l’accent sur les départs simultanés de familles qui fuient le régime islamique en Iran et sur le statut des réfugiés politiques,

conditions périlleuses, pénibles, exil,

et offre un contraste saisissant avec les jolis panomaras alternés.

Puis, une fois un pied en Turquie,  le transit et tremplin vers une Europe bienveillante,

la peur de la reconduction aux frontières,

les arnaques en tout genre ( exploitation des familles de réfugiés par les passeurs, les propriétaires pourris, dénonciation et torture par la police secrète),

et la bureaucratie dans toute______ sa splendeur….un grand écart.

Le film oscille entre espoir et désespoir, tragédie humaine au long cours renforcée par les quelques touches d’humour pour égayer,

demander asile au siège de l’ONU,

répéter X fois les démarches administratives en vain,

retenter,

jusqu’à se mutiler par désespoir, s’immoler devant le siège de l’ONU pour un père de famille qui ne voit d’autres issues et attirer l’attention par le scandale humanitaire, par les médias et être au devant de la scène internationale…un film dérangeant sans aucun doute, des images percutantes qui laissent pantois et interroge..c’est certain, surtout avec la présence des enfants…

l’espoir d’un lendemain meilleur à maintenir,

un répit,

un instant de liberté…

Nota bene: ce film s’inspire de faits réels…

M.G

 

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