Des voix victorieuses,

non plus trois comme avec la tresse,

mais deux voix à entendre,

Solène brillante avocate, qui au sortir d’une audience voit son client se jeter dans le vide à l’annonce du verdict et qui fait un burn out

et Blanche, active de l’Armée du Salut un siècle plus tôt.

L’idée de combats acharnés à mener,

« Les obstacles ne sont que des cailloux sur la route, lui dit-il. Le doute fait partie du chemin. Le sentier n’est pas uniforme, il y a des passages agréables, des tournants raboteux et pleins d’épines, du sable, des rochers, avant les prairies couvertes de fleurs… Il faut continuer d’avancer quoi qu’il en coûte. »

de nos jours, Solène pour se reconstruire, trouver du sens à son existence , sur le conseil de son psy, elle postule pour un emploi d’écrivain public au Palais de la femme,

« C’est sans doute la tâche la plus difficile qui lui ait été confiée. Elle n’avait pas saisi jusqu’alors le sens profond de sa mission : écrivain public. Elle le comprend seulement maintenant. Prêter sa plume, prêter sa main, prêter ses mots à ceux qui en ont besoin, tel un passeur qui transmet sans juger »

foyer d’hébergement pour les femmes désoeuvrées, un gouffre s’ouvre pour Solène, elle qui vient d’un milieu aisé, rencontre pour la première fois la misère à ses pieds.

« Du temps, voilà ce que demandent les associations. sans doute ce qu’il y a de plus difficile à donner dans une société où chaque seconde est comptée. Offrir son temps, c’est s’engager vraiment. »

Rencontres et portraits de femmes de caractère qui ont connu des trajectoires malheureuses : Cynthia qui porte la colère en son sein , les tatas africaines, leur salon de thé et la zumba pour sourire et cajoler, la Renée qui a connu « l’enfer (qui) a duré quinze ans p.175. »et parallèlement Blanche Peyron

 » Cette fin de XIXe siècle offre peu de perspectives aux filles issues de la bourgeoisie. Instruites dans les couvents, elles sont mariées à des hommes qu’elle n’ont pas choisis. – Nous les élevons comme des saintes, puis nous les livrons comme des pouliches-, écrit George Sand, qui refuse haut et fort l’hymen qu’on veut lui imposer. Il est très mal vu pour une femme de travailler. Seules les veuves et les célibataires sont réduites à cette extrémité. Peu d’emplois leur sont accessibles, hormis la domesticité, la confection, le spectacle et la prostitution. (p. 35) »

et Albin, l’engagement de deux vies pour les autres,

les nécessiteux, les infortunés de la rue qu’il faut aider, quitte à déplacer des montagnes.

« Blanche le voit déjà, son Palais de la Femme : un refuge pour toutes celles que la vie a malmenées, que la société a mises de côté. Une citadelle, où chacune aura son logis bien à elle, une chambre chauffée, aérée, confortablement meublée. Une chartreuse de paix.

Un Palais pour panser ses blessures et se relever. (p. 179) »

Un très bel hommage rendu sans aucun doute, une découverte pour moi des époux Peyron, de leur implication et leur courage avec l’Armée du Salut.

L’écriture de Colombani reste lumineuse, sonne assez juste sans tomber dans le féminisme à outrance, ce que j’ai apprécié.

cf : wikipédia Palais de la femme 1920

M.G